Par
Cathy Ryo
Publié le
28 novembre 2024 à 6h39
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Des pieux, une grue, un remblai, une plateforme provisoire construite sur l’estuaire de la Vilaine, au barrage d’Arzal, dans le sud du Morbihan, un grand chantier a été lancé en septembre 2024. Il s’étendra jusqu’en juin 2025. Coût de cette opération financée par Eaux & Vilaine : 4,35 M€. Objectif : consolider cette structure vieille de 65 ans, victime de la corrosion.
Remplacer les gabions corrodés
La circulation routière sur le barrage n’est pas interrompue, les écluses continuent de fonctionner, tout comme les vannes d’alimentation de l’usine d’eau potable située au bord de la Vilaine à Férel. Cependant, le barrage est en construction. Avec un objectif : remplacer les gabions corrodés par un mur « combiné », composé de pieux percés à 5 m dans la roche et de palplanches. Aux commandes, l’entreprise de travaux maritimes et fluviaux Eiffage.
Une « ceinture » fragilisée
Le barrage date des années 1960. Il a été construit en deux parties : l’une en béton, sur la berge d’Arzal, sur laquelle sont placées les 5 vannes hautes, une autre, côté Camoël, constituée d’une digue réalisée en enrochements et boue. Entre les deux, des gabions, autrement dit de gros cylindres métalliques de 20 m de diamètre remplis de gravats. Ils forment une sorte de ceinture, une interface, entre les deux constructions.
Le problème est qu’au fil du temps, ces gabions ont été attaqués par la corrosion. Au point d’affaiblir leurs structures. Les plus exposées se situent côté océan. Eaux & Vilaine, qui gère le barrage, a donc décidé de les changer.
« Intervenir dans un estuaire est toujours complexe »
Quatre années d’études (géotechniques, topographiques, bathymétriques, prospection publique, etc.) ont été nécessaires pour choisir le mode d’exploitation ayant le moins d’impact sur l’environnement.
Intervenir dans un estuaire est toujours complexe et très réglementé.
Eaux & Vilaine a profité de ce projet pour prolonger les siphons (qui pompent l’eau salée pour l’évacuer vers l’aval) installés sur la nouvelle enceinte.
Une nouvelle passe à civelles
Autre nouveauté rendue possible avec ce projet, la création d’une passe à civelles, la troisième sur cet ouvrage en plus de la passe à poissons migrateurs. Depuis 1995, le comité scientifique de l’établissement gestionnaire étudie ces migrations. Si la passe à poissons actuelle n’est plus accessible au public pour des raisons de sécurité, Eaux & Vilaine travaille sur de nouveaux équipements pour accueillir les visiteurs.
Bientôt un projet à 14 M€
Ce mur, actuellement en construction, « devrait durer 50 ans », ajoute Sébastien Baron. Mais Eaux & Vilaine sait que les gabions, côté eau douce, devront également être remplacés à moyen terme.
Sans oublier l’investissement XXL dans l’écluse anti-salinité, dont les travaux devraient démarrer en 2025 avec pour conséquence la fermeture de l’écluse pendant deux hivers.
Cet équipement, d’un coût de 14 millions d’euros, permettra de ne plus laisser entrer l’eau salée et ainsi protéger l’approvisionnement en eau potable.
On se souvient qu’à l’été 2022, en raison de la sécheresse, les Eaux & Vilaine ont dû réduire drastiquement, voire fermer, les sas pour limiter l’intrusion d’eau salée dans le processus de production d’eau potable qui reste la vocation première du barrage.
A quoi sert le barrage d’Arzal ?
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Il fêtera ses 65 ans en 2025. Reconnaissable à ses cinq hautes écluses colorées et sa passerelle surplombant l’estuaire de la Vilaine, le barrage d’Arzal a deux finalités prioritaires : constituer une réserve d’eau douce de 50 millions de m3 transformées à l’usine de Férel en eau potable. pour 1 million de personnes (sur la presqu’île de Guérande et dans la région de Saint-Nazaire) et éviter que le raz-de-marée remonte jusqu’à Redon.
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Les travaux ont également permis de développer la navigation de plaisance et les activités économiques associées. Il joue également un rôle important dans le suivi scientifique de la migration des poissons.
L’établissement public territorial de bassin, Eaux & Vilaine, est propriétaire et gestionnaire du barrage, dans le cadre de sa mission de politique de l’eau sur le bassin versant de la Vilaine (515 communes réparties dans plusieurs départements).
Nous ne pouvons pas nous passer de ce barrage. Il est essentiel de lutter contre les inondations et de sécuriser la distribution d’eau potable.
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