L’homme accusé d’avoir abattu illégalement un caribou en Gaspésie en 2023 a finalement plaidé coupable, évitant ainsi un procès prévu au printemps prochain. Denis Paquette devra payer une amende de 12 500 $ imposée par le tribunal et sera privé de son permis de chasse pour les deux prochaines années.
En octobre 2023, des agents de protection de la faune découvrent un caribou des montagnes portant un collier télémétrique abattu dans la région de Marsoui, en Gaspésie. L’animal était l’une des dernières femelles caribous présentes dans la région.
La harde gaspésienne de caribous de montagne ne compte que 25 individus en Gaspésie, selon le dernier inventaire officiel. Au Canada, l’espèce est considérée comme en voie de disparition depuis 2003 et elle a le statut d’espèce menacée au Québec depuis 2009.
Denis Paquette, de Sainte-Anne-des-Monts, a reçu deux contraventions émises par le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) en juillet dernier. Après avoir tué le caribou, il a laissé l’animal mort sur place. «Il aurait abandonné la chair comestible d’un gros gibier qu’il avait tué en chassant», précisent les procès-verbaux.
L’homme s’expose alors à des amendes d’au moins 3 500 $. Il a d’abord plaidé non coupable, avant de revoir son plaidoyer mardi, a confirmé la DPCP à La presse. Le tribunal l’a finalement condamné mercredi à payer une amende de 10 000 $ en plus des frais de 2 500 $.
Son permis de chasse a également été annulé par le tribunal et il ne pourra pas obtenir de nouveau certificat de chasseur avant 24 mois.
Le caribou abattu était l’une des six femelles capturées et parquées par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs au printemps 2023. Elle a été relâchée à la fin du mois d’août 2023.
L’affaire avait fait grand bruit l’année dernière en raison du statut très précaire de l’espèce.
L’abattage d’un des derniers caribous de la Gaspésie, notamment d’une femelle, « aura des répercussions très graves sur la dynamique d’une population déjà fragilisée », a déclaré à La presse Martin-Hugues St-Laurent, biologiste à l’Université du Québec à Rimouski et spécialiste de l’espèce.
«Cet acte de braconnage rapproche donc un peu plus la population de l’extinction», s’est alarmée Alice-Anne Simard, directrice générale de Nature Québec, exhortant le gouvernement à faire «tout ce qui est en son pouvoir» pour éviter qu’une telle situation ne se reproduise. «Le caribou des montagnes de la Gaspésie est si fragile que chaque individu qui meurt peut entraîner la disparition de cette population, surtout s’il s’agit d’une femelle», a affirmé M.moi Simard.
With the collaboration of Jean-Thomas Léveillé
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