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« Sans stabilité politique, certains jettent l’éponge »

Par

Stéphanie Hourdeau

Publié le

27 novembre 2024 à 12h10

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« Nous avons besoin de stabilité politique pour travailler pacifiquement. » Malgré son optimisme naturel, la présidente du Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment de Vendée (Capeb) ne peut pas voiler l’inquiétude qui grandit chez les artisans. Mardi 26 novembre, lors d’une conférence de presse, Lucie Amelineau a dressé un constat décourageant suractivité et moral des artisans qui souffrent de crises successives auxquels ils sont confrontés depuis 2020. Et la dernière en date, la dissolution de l’Assemblée en juin dernier et toin projet de loi de finances chaotiquesont ajoutés aux stress ambiant.

La dernière enquête économique réalisée auprès des membres de la Capeb en septembre confirme une montée des craintes. Par le nombre de participants déjà. 317 artisans ont pris le temps de répondre au sondage. “Un taux plus élevé que les autres années qui montre une forte attente, mais surtout une grande inquiétude”, analyse le président.

En mode adaptation depuis quatre ans

Des artisans qui ne devraient cependant pas avoir à s’inquiéter, leur principal marché étant constitué de secteurs d’avenir prometteurs, comme rénovation ou adaptabilité du logement. « Pour la majorité de nos artisans, ces filières représentent 80 % de leur activité », rappelle Lucie Amelineau.

Ou, ces Les marchés sont ébranlés par l’instabilité économique et politique qui dure. «Cela fait quatre ans que c’est tendu. Il y a d’abord eu le Covid qui a mis un coup d’arrêt et a changé beaucoup de choses. Puis est arrivée la guerre en Ukraine qui a fait flamber les prix des matériaux », rembobine le président. L’inflation impactant directement le pouvoir d’achat des ménages n’a pas contribué à relancer le marché.

Des artisans inquiets et fatigués

La dissolution de l’Assemblée et la crise budgétaire ont eu un fort impact sur l’activité des artisans. ©Cyril Comtat – Fotolia – Bénédicte de Chivré
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En 2024, les artisans espéraient pourtant un dégagement. « Nous commencions à stabiliser nos marges. Nous avons dû augmenter nos prix, même si malgré cela, la trésorerie reste tendue. » Les discussions avec le précédent gouvernement, notamment sur la simplification des procédures concernant MaPrimeRénov ou MaPrimeAdapt’, laissaient également espérer de « grands progrès ». C’était sans compter sur la dissolution du Parlement. « Cela a provoqué un arrêt brutal et déstabilisé le marché. »

A commencer par les carnets de commandes qui ont baissé. « Pour 47 % des entreprises interrogées, la visibilité a été réduite à moins de trois mois pour la moitié des entreprises, alors que cet été elle dépassait les six mois. » 30 % des entreprises se disent fragilisées et 33 % expliquent avoir adapté leur fonctionnement pour éviter les difficultés. Seuls 23% (contre 38% en 2023) comptent investir dans les prochains mois. Plus alarmant, sur les 16% qui envisagent de cesser leur activité, “43% jettent l’éponge non pas par faute économique, mais par ras-le-bol, fatigue et stress”, précise Jean-Luc Ballesteros, secrétaire général. de la Capeb 85. Les artisans, principalement des petites entreprises de moins de dix salariés, craignent également la concurrence des grands groupes du BTP qui lorgnent sur ces marchés de la rénovation, où la construction neuve est également en crise.

Former et simplifier

Cette baisse d’activité oblige les artisans à s’adapter prenant encore une fois décisions stratégiques. « Certaines entreprises ont choisi de geler leurs recrutements ou d’embaucher en CDD, alors que notre ADN est plutôt de former pour embaucher en CDI », constate le président de la Capeb Vendée. Mais pour Lucie Amelineau, « il n’est pas question de commettre la même erreur qu’en 2008 en arrêtant l’entraînement ». Une stratégie qui s’est par la suite traduite par un manque de main d’œuvre. « Former un jeune est un investissement pour nos entreprises. Il faut continuer à accueillir des apprentis, car demain, il y a un enjeu majeur dans la rénovation et l’adaptation des biens », est convaincu le président qui met en avant un potentiel de 500 000 emplois créés grâce à ces marchés.

Ainsi, lorsque le projet de loi de finances parle de réduire les aides à la formation des apprentis, la Capeb « est montée au créneau en alertant nos parlementaires » sans tarder. Avec l’espoir d’être entendu et que le projet de loi de finances aboutisse en « continuant à encadrer et à simplifier les procédures d’aides ».

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