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« Comment une maison sans eau potable vaut-elle la peine ? »

Les opposants aux 130 éoliennes de TES Canada craignent que leur Source d’eau potable soit en danger si l’on fore dans le sol autour de leur maison, ce que l’entreprise dément, qualifiant cette crainte d’infondée.

« Quand ils vont faire le battage, le risque de contamination lié à l’eau est énorme. Qu’est-ce qu’une maison sans eau potable vaut le coup ? peste Guy Dessureault, 66 ans, agriculteur de quatrième génération de Saint-Narcisse, comté de Chenaux. Dans la zone, plus de 80 puits permettent d’approvisionner les citoyens parfois éloignés des centres.

« Ils peuvent installer l’éolienne à 30 mètres de mon puits. Je ne peux pas dormir. J’ai de la difficulté à vivre mes journées de travail», s’inquiète Sylvie Dessureault, qui élève des veaux et des chevaux depuis trois générations à Batiscanie.

Sylvie Dessureault craint que son puits soit compromis.

Photo fournie par Sylvie Dessureault

« Ils vont creuser une tranchée d’une éolienne à l’autre. Cela endommagerait les drains», affirme Luc Gervais, copropriétaire de la Ferme Germec et conseiller municipal à Hérouxville.

«J’ai dit non à quatre éoliennes parce que c’est une entreprise privée qui veut s’implanter sur mon terrain», dénonce Luc Gervais, copropriétaire de la Ferme Germec et conseiller municipal à Hérouxville.

Photo fournie par Luc Gervais

«Ils ont pris les mesures devant nous, à 100 pieds», raconte Gaétan Cossette, un résident d’Hérouxville de 69 ans, qui est sur sa ferme depuis trois générations.


« Je me retrouve à devoir supporter la présence d’un monstre devant chez moi. Si vous avez des éoliennes devant votre maison, c’est précieux, mais votre propriété vient de diminuer de moitié», déplore Gaétan Cossette, habitant d’Hérouville.

Photo fournie par Gaétan Cossette

Un mars 2023, La Revue a rapporté qu’une entreprise belge, cofondée par Chrétien-Desmarais, faisait du lobbying pour l’énergie du Québec. Aujourd’hui, le projet avance, non sans heurts dans plusieurs communautés.

«Des airs de Northvolt»

Jusqu’à présent, TES Canada dispose de suffisamment de terrains pour planter environ 130 éoliennes. Cependant, on ne sait toujours pas où ils apparaîtront.

Pour Isabelle Clément, conseillère d’Hérouxville, il est choquant de voir qu’une poignée de personnes, qui n’habitent parfois pas dans le coin, vont imposer ces éoliennes de discorde.

« Les experts ne sont même pas d’accord sur la viabilité du projet. Cela ressemble à Northvolt ou Lion Électrique», dit-elle en faisant référence à la chercheuse Johanne Whitmore de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie à HEC Montréal, qui critiquait ouvertement la rentabilité du projet.

«J’ai 73 ans. J’ai toujours vécu à Hérouxville, mais des éoliennes de cette taille sur nos terres agricoles, c’est un non-sens», déplore l’agriculteur Yvan Bordeleau.


Photo fournie par Yvan Bordeleau

TES Canada se défend

De son côté, TES Canada se défend en affirmant que les éoliennes sont sécuritaires pour les sources d’eau souterraines et que les distances de séparation sont déjà prévues.

« Les eaux souterraines sont un élément important qui a été caractérisé dès le début du projet. Nous respecterons les normes les plus strictes pendant la construction et l’exploitation pour assurer la protection des prises d’eau de surface et souterraines », assure TES Canada.


En avril dernier, « Le Journal » racontait l’histoire de Jean Guilbert, un producteur laitier de Saint-Maurice, qui s’oppose aux éoliennes TES Canada dans sa ville.

Photo de Francis Halin

« Chaque emplacement d’éolienne sera étudié minutieusement dans le cadre de notre étude d’impact et sera examiné devant le BAPE, toujours dans le but de protéger les sources d’approvisionnement en eau », ajoute-t-on.


Tableau fourni par TES Canada


Tableau fourni par TES Canada

Des agriculteurs solidaires

TES Canada nous rappelle également qu’il n’y a pas que des opposants.

«On parle d’un projet de 5 milliards de dollars, ce n’est pas anodin», a déclaré Claude Baril, un entrepreneur retraité de Grandes-Piles, à 10 minutes de route.

« Ce qui a retenu mon attention, c’est la décarbonisation. En tant qu’agriculteur, je vis des problèmes assez importants avec les changements climatiques», conclut Daniel Allard, un agriculteur de Sainte-Thècle, une trentaine de kilomètres plus loin.

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