Avant d’être elle-même poursuivie dans l’affaire des assistants parlementaires du Front national, l’ancienne présidente du parti d’extrême droite avait exigé à plusieurs reprises une forme de comportement exemplaire de la part des dirigeants politiques.
Le moment est attendu. Marine Le Pen a une dernière occasion, mercredi 27 novembre, de faire pencher le tribunal correctionnel de Paris en sa faveur dans le procès des assistants parlementaires du Front national. Dans leur plaidoirie, ses avocats défendront la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, contre qui le parquet a requis cinq ans de prison (dont deux ans de prison) et cinq ans d’inéligibilité, avec exécution provisoire.
“La seule chose qui intéressait le parquet, c’était Marine Le Pen, de pouvoir demander son exclusion de la vie politique”, l’intéressé a réagi après ces réquisitions, le 13 novembre. La triple candidate d’extrême droite à la présidentielle sait qu’il en va de sa survie politique. Car si la sentence est confirmée, ses ambitions élyséennes pour 2027 seraient alors anéanties. Le voici donc à son tour menacé par le« arme d’inéligibilité » qu’elle a pourtant défendu souvent et longtemps… mais contre d’autres élus.
In 2004, against Alain Juppé
C’est une archive qui a refait surface ces derniers jours. Le 9 février 2004, quelques semaines avant les élections régionales, Alain Juppé vient d’être condamné à dix ans d’inéligibilité dans l’affaire des emplois fictifs dans la ville de Paris. Ce soir-là, sur le plateau de l’émission “Mots Croisés” sur France 2, Marine Le Pen fait face à Jean-François Copé, alors porte-parole du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin.
La patronne du FN ne tourne pas autour du pot : pour elle, la maire de Bordeaux n’a d’autre choix que d’abandonner la vie politique. « Tout le monde a volé l’argent de la caisse, sauf le Front National. Et est-ce que nous pensons que c’est normal ? proteste-t-elle. « Les Français ne sont pas fatigués d’entendre parler de business, ils en ont marre qu’il y ait du business ! Ils en ont assez de voir des élus détourner de l’argent, c’est scandaleux.» Et d’ajouter : “Respecter la démocratie, c’est ne pas voler l’argent des Français.”
En 2010, contre Nicolas Sarkozy
“Oui, je pense qu’il doit partir car le lien de confiance est totalement rompu.” Ce jour de juillet 2010, sur LCI, le leader frontiste a été très clair : Nicolas Sarkozy doit démissionner, comme l’ensemble du gouvernement. L’affaire Bettencourt-Woerth vient d’éclater, et la locataire de l’Elysée, explique-t-elle, “a une très lourde responsabilité.” “La France mérite honnêtement bien mieux que d’être dirigée par des gens qui n’ont aucune conscience de la moindre moralité, de la moindre éthique et qui, en plus, me semblent n’avoir aucune compétence puisqu’ils ont réussi à bouleverser la France dans une situation économique très grave. et crise sociale »concluait-elle, dans des propos relayés à l’époque par Le Point.
En 2012, dans son propre livre
En 2012, Marine Le Pen a publié un livre intitulé Pour que la France vive. À la page 196, dans une section intitulée « Moralité publique : il y a une urgence »Marine Le Pen estime que “JeL’arme de l’inéligibilité doit être utilisée avec beaucoup plus de rigueur. Elle développe ensuite : « Trente années d’errance, d’échecs et de mensonges imposent humilité et modestie au leader politique. C’est sur ces bases essentielles que la moralité publique sera restaurée. C’est sur ces bases que j’entends mener ce combat.
In 2013, against Sylvie Andrieux
Cette fois, c’est un élu de gauche qui est visé. En mai 2013, la députée socialiste des Bouches-du-Rhône, Sylvie Andrieux, était accusée d’avoir détourné environ 740 000 euros de subventions de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, dont elle était vice-présidente à l’époque. les événements, entre 2005 et 2008. Dans un communiqué de presse du 22 mai 2013, Marine Le Pen écrit ceci : “Après sa très lourde condamnation pour détournement de fonds publics à des fins clientélistes, l’élue socialiste Sylvie Andrieux doit désormais avoir le minimum de décence pour démissionner de son mandat de députée.» écrit alors le président du Front national. Le Parti socialiste, dit-elle également, est « enlisé ici et là dans une multitude d’affaires qui remettent en cause la moralité de nombre de ses élus et responsables locaux ».
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