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« La Dordogne est un département modèle qui coche toutes les cases, sauf les revenus »

Les bottes en caoutchouc ont été le fil conducteur de cette dernière séance de la Chambre d’agriculture de Dordogne, qui s’est tenue ce mardi 26 novembre au centre interconsulaire de Coulounieix-Chamiers, avant les élections des nouveaux représentants en janvier 2025. Une cinquantaine d’opérateurs sont venus laisser un maximum de paires de bottes vides devant l’entrée de l’établissement. Symbole des agriculteurs disparus faute de revenus.

“Six ans et rien n’a changé, vous avez continué à rouler dans le noir, phares éteints”, assène François Soulard, porte-parole de la branche périgourdine du syndicat Confédération Paysanne, à l’origine de la manifestation. Dans son viseur ? Le président sortant de la Chambre d’agriculture, Jean-Philippe Granger, affilié à l’alliance de la Fédération syndicale départementale des agriculteurs (FDSEA) et des Jeunes agriculteurs (JA).


Une cinquantaine d’agriculteurs ont répondu à l’appel de la Confédération paysanne, en manifestant devant le centre interconsulaire, notamment contre l’accord de libre-échange du Mercosur.

Stéphane Klein / SO

Avalanche de crises

Le timing est choisi en connaissance de cause. A quelques mois des élections, auxquelles Jean-Philippe Granger briguera un troisième mandat consécutif, la Confédération paysanne espère « être enfin représentée entre les quatre murs de cette chambre », conclut François Soulard, sans confirmer sa candidature.

“Six ans et rien n’a changé, tu as continué à rouler dans le noir, phares éteints”

“Ces six dernières années, c’est vrai que nous avons plutôt ressemblé à un centre de crise, gérant successivement l’épidémie de grippe aviaire, la crise sanitaire, la grêle dans le Ribéracois, la flambée du prix des céréales au lendemain de l’invasion. de l’Ukraine, etc. Autant d’aléas qui laissent peu de place aux projets innovants», reconnaît le président sortant, lors de son dernier micro du mandat.


Le porte-parole de la Confédération paysanne, François Soulard, espère que son syndicat sera représenté à la Chambre à la fin des élections de janvier, sans confirmer sa candidature.

Stéphane Klein / SO

Une dernière pour lui, mais une première pour la nouvelle préfète de Dordogne, Marie Aubert, en poste depuis lundi 25. Aussi, après avoir approuvé un budget prévisionnel 2025 « prudent » avec un déficit de 80 000 euros, Jean-Philippe Granger a tenu à se préparer. une véritable feuille de route pour le représentant de l’Etat, venu du Grand Est.

Un grand-père vigneron

« La Dordogne est un département modèle en matière d’agriculture qui coche toutes les cases, sauf celle des revenus. Avec 22 filières différentes, nous sommes les premiers en producteurs bio, en veau, en noix grasses… liste le président. Cependant, on ne peut pas faire comme dans d’autres départements, il faut garder en mémoire les spécificités du territoire, qu’elles soient sectorielles voire topographiques. »


Le président Jean-Philippe Granger (à gauche) a dirigé la dernière session de la Chambre d’agriculture avant les élections de janvier.

Stéphane Klein / SO

« Nous avons besoin de vos services pour convaincre Paris », conclut-il. Le préfet est attentif et prend des notes. Elle envisage même déjà des discussions avec les vignerons de Bergerac présents dans la salle, rappelant l’activité professionnelle de son grand-père, vigneron sur les côtes de Blaye, en Gironde.

Elle a symboliquement reçu une botte en caoutchouc miniature. « La taille adulte existe en vert », ironise Jean-Philippe Granger. L’invitation à venir découvrir les terres agricoles du Périgord est on ne peut plus claire.

 
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