Par
Charles Giovacchini
Publié le
26 novembre 2024 à 17h15
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Au lendemain d’une manifestation qui a rassemblé plus d’un millier de chauffeurs de taxi devant le siège de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (Cnam) à Parisune cinquantaine de chauffeurs, membres du Syndicat des Taxis Indépendants de l’Eure (STIE) réunis mardi 26 novembre 2024, au rond-point de secours de laÉvreux afin de dénoncer le projet de nouvelle convention qui devrait lier les deux partis pour la période 2025-2029.
En guerre contre les prix futurs
Plusieurs mesures envisagées par le gouvernement dans le cadre de la révision du budget de la Sécurité sociale sont pointées du doigt par les taxis. Et plus particulièrement le prix au kilomètre pour le transport sanitaire.
“Aujourd’hui, on est à 1,79 € le kilomètre, on pourrait aller à 1,11 € le kilomètre”, explique Christophe Monchaux. Propriétaire d’une petite entreprise de trois employés située à Chambois dans leTonle président du STIE a fait les comptes. Hospitalisé au CHU de Rouen depuis Damville (160 km aller-retour), il gagne actuellement 30 € en incluant les 0,80 € de charges au kilomètre que lui coûte un chauffeur. Si demain le tarif convenu passe à 1,11 €, « mon chauffeur me coûtera encore 120 €, mais je perdrais 10 € ». Autant mettre la clé sous la porte.
Non aux transports partagés imposés
Opposés à un nouveau projet de tarification qui entraînerait la disparition des taxis indépendants au profit des grandes entreprises de transport, les taxis STIE se mobilisent également contre le transport partagé. Prévu dans la nouvelle convention, ce système risque de s’imposer “sans respect du patient, de sa pathologie et de son libre choix”, craint Dominique Monchaux.
Parce que les transports privés (liaisons aéroportuaires, gares…) ont largement échappé aux taxis indépendants au profit des grandes plateformes avec l’ubérisation des transports à la demande, « la part médicale est devenue tellement importante qu’elle est vitale pour nous », souligne le président du syndicat.
Bien décidés à conserver leur indépendance, les taxis de l’Eure se sont retirés du rond-point de l’hôpital dans l’après-midi, laissant la place aux assistants de régulation du centre 15, en grève illimitée depuis lundi matin pour obtenir la création de deux postes supplémentaires. Solidaire des agents du SAMU, le STIE ne baisse pas les bras. “Nous résisterons, nous ne laisserons pas cela arriver”, promet Dominique Monchaux, quitte à bloquer la capitale avec 60 000 taxis français indépendants.
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