Les agriculteurs sortent leurs tracteurs ce mardi alors que le traité du Mercosur est débattu à l’Assemblée nationale. Dans l’après-midi, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, accompagnée de son homologue déléguée au Commerce extérieur, Sophie Primas, portera la parole du gouvernement à l’hémicycle où se tiendront un débat puis un vote sur ce traité. Le gouvernement espère un vote unanime qui donnerait du poids à la position française vis-à-vis de la Commission européenne, seule habilitée à négocier ce traité de libre-échange à 27.
Mais rien n’est gagné d’avance. Si le député Dominique Potier (PS) espère une certaine unité contre l’accord, il précise que le vote du groupe socialiste dépendra de la déclaration du gouvernement : « nous jugerons tel quel. » Pour Arnaud Le Gall, qui présentera la position de la France insoumise, seule une proposition gouvernementale qui « mettrait fin aux négociations » obtiendrait cependant un vote favorable de LFI. S’opposer à l’accord « tel quel » ne suffira pas.
Du côté du Rassemblement national, la députée Hélène Laporte s’est étonnée d’un nouveau vote, rappelant que l’Assemblée avait déjà voté contre en juin 2023 avec l’adoption d’une résolution. “Nous allons rester linéaires, nous sommes contre cet accord”, a-t-elle déclaré à l’AFP.
« Dehors », les tracteurs seront là pour faire pression sur eux. députés. A l’appel de la FNSEA notamment, les agriculteurs entendent multiplier leurs actions mardi. Avec pour thème cette fois-ci, « les obstacles » et les « normes ».
Actions contre les préfectures et le Parlement européen
« Nous avons commencé par une mobilisation contre le Mercosur, alors que se tenait le G20 au Brésil. Nous entrons dans une deuxième phase, contre les entraves au métier d’agriculteur, avant une phase qui sera davantage consacrée à la question des revenus”, a indiqué à l’AFP le président de la FNSEA Arnaud Rousseau, prévoyant des actions visant notamment les préfectures, les agences de l’eau. ou les bureaux de l’Office français de la biodiversité (OFB).
Contre la « concurrence déloyale », les manifestants défendront notamment le retour de l’acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes, réclamé par les producteurs de noisettes et de betteraves sucrières. Nocif pour les pollinisateurs, il est interdit en France mais utilisé dans d’autres pays de l’Union européenne.
De son côté, la Coordination rurale, 2e syndicat agricole, envisage « d’amplifier » sa mobilisation au-delà du Sud-Ouest où se concentraient jusqu’ici ses actions – barrages filtrants dans le Sud-Ouest, blocus du port de Bordeaux, saccage des un bureau OFB en Creuse.
Mardi, le syndicat prévoit un rassemblement devant le Parlement européen. Un cortège de 25 tracteurs a quitté Vesoul (Haute-Saône) lundi peu après 18 heures pour rejoindre Strasbourg.
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