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Rencontres en pays Aluku pour l’écrivain Jean-Paul Delfino invité au premier festival du livre de Papaïchton

Ce fut une immersion totale en pays Aluku pour l’écrivain Jean-Paul Delfino, spécialement invité au Lobi Leysi Festi, le festival du livre de Papaïchton qui s’est déroulé du 22 au 23 novembre. L’écrivain vient régulièrement en Guyane depuis 15 ans, ce Une incursion dans le Pays Boni lui a permis de nouer des liens pendant quelques jours avec des étudiants qui participaient activement à son atelier d’écriture.

Le premier festival du livre Papaïchton s’est tenu pendant deux jours à la bibliothèque Saïfa.

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La bibliothèque municipale de Papaïchton

©DR

Selon l’initiatrice du festival Courthney Pinson, responsable de la bibliothèque municipale, cette première tentative de mise en valeur du livre a permis de toucher le public scolaire de la maternelle au collège. Entre l’atelier d’écriture et le concours de diction, les collégiens ont particulièrement apprécié leur rencontre avec l’écrivain aixois Delfino. Ils veulent juste recommencer l’année prochaine.
Jean-Paul Delfino l’affirme avec force : plus que jamais, la jeunesse a besoin de littérature pour se développer.

« La Guyane est une terre avec un mélange de cultures absolument incroyable en provenance des quatre coins du monde et après avoir eu la chance de rencontrer les gens du littoral, j’ai eu envie d’aller vers les communautés fluviales… »

Un souhait de voyager à travers la Guyane qui s’est concrétisé avec deux premières participations au Mapa Buku festi, le festival du livre de Maripasoula qui en est à sa 8ème édition.e édition, puis cette année, une contribution à la première édition du Laser Lobi réparé de Papaichton.

« Je voulais voir la vie des gens du fleuve, c’est ce qui m’intéresse avant tout. Rencontrez-les et échangez pour mieux comprendre la Guyane »

La rencontre avec les jeunes a eu lieu lors d’un atelier d’écriture. L’écrivain qui compte 25 ans d’expérience dans ce domaine se demandait quel accueil il allait recevoir. Il n’a pas été déçu :

« Je voyage pour ça. J’ai ainsi pu rencontrer 13 étudiants de 4ème de l’université et j’ai eu une très grosse surprise. Ces élèves, pour la plupart des jeunes filles au départ craintives, ont fini par se prêter au jeu. Au bout de 5 jours, j’avais récupéré une centaine de feuilles. J’ai étudié avec le responsable de la bibliothèque la possibilité de mettre en place l’impression d’un petit livret de leurs textes. Mon rôle est d’aider ces jeunes filles qui, jusqu’à présent, n’ont jamais écrit plus d’une demi-page, à produire quelque chose dont elles pourront être fières plus tard. »

Un bémol toutefois pour l’écrivain très désillusionné qui n’a pas manqué de constater qu’à Papaïchton comme ailleurs en la baisse du niveau des étudiants.

« Mais c’était important d’être là pour montrer à ces écolières qu’elles sont capables d’écrire et aussi de lire autre chose que des mangas, certes utile pour entrer en littérature mais il faut aussi pouvoir lire autre chose. Mon rôle était de profaner tout ce qui est lecture et écriture. Une société digne de ce nom ne peut se passer de ces deux piliers pour avancer. C’est impossible ! »

Et de rappeler que le concours d’éloquence qui figurait également au programme du festival est nécessaire :

« C’est important. Les jeunes qui lisent aujourd’hui n’ont pas trop de difficultés à s’exprimer et à lire, mais pour d’autres c’est beaucoup plus complexe. Sans vouloir affirmer les choses, j’ai vu la différence entre les jeunes Amérindiens de Maripasoula, ils lisaient très lentement et à voix basse tandis que ceux de Papaïchton lisaient très vite et de manière saccadée. On parle beaucoup de lecture et d’écriture, mais parler est quelque chose de fondamental. ».

Ces échanges à l’ouest de la Guyane dans la vallée du Maroni où l’espace-temps prend une autre dimension inspirent à Jean-Paul Delfino de nombreuses réflexions :

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Jean-Paul Delfino

©O. Laroubi

« Ce qui m’a plu dans cette première édition, c’est qu’il y a un foisonnement d’idées et pas seulement sur la lecture et l’écriture… Tout le travail de la littérature est d’ouvrir la porte à la réflexion, de prendre des idées, des émotions puis de les analyser et de les transmettre aux autres. La littérature n’est pas figée, c’est quelque chose qui s’adresse aux autres et dont la principale qualité est de transmettre des émotions. Prendre le temps d’écrire, c’est prendre le temps de poser ses idées, un luxe que peu de gens s’accordent aujourd’hui. »

Entretiens avec Jean-Paul Delfino, auteur à succès de 30 romans dont certains ont remporté de multiples prix, dont « Guyanes » publié en 2023 se poursuivra lors du Festival international du livre de Guyane qui se tient du 27 au 30 novembre au Zéphir.

L’écrivain sera le mercredi 27 à 14h30 au zoo de Monsinéry pour le lancement de Jaguar un livre album qui raconte une histoire initiatique au cœur de la forêt guyanaise.
Jean-Paul Delfino interviendra également lors de la matinée professionnelle du jeudi 28 à 11h30 sur le thème : Littérature et intelligence artificielle.

Enfin l’après-midi à 16h30, il animera un café littéraire sur le thème : Quelles difficultés à BDiser » sa biographie ?

 
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