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À Valenciennes, Toyota fête sa 5 millionième Yaris « Made in »

Implanté dans les Hauts-de- depuis près de 24 ans, le géant japonais a réussi à maintenir la production de citadines, Yaris et Yaris Cross, en France.

Près de 24 ans après le début de la production de la Yaris à Valenciennes (Nord), Toyota, numéro un mondial de l’automobile, ne regrette pas le choix de la France qui aurait pu paraître risqué à la fin des années 1990.

A cette époque, le chômage sévissait dans la région. L’industrie textile et la sidérurgie ont déserté le Nord. Jean-Louis Borloo, maire de Valenciennes de 1989 à 2002, a travaillé dur pour réindustrialiser Valenciennes. En 1997, il parvient à convaincre Toyota de s’y installer. Dans les cabinets ministériels, nombreux sont ceux qui doutent de la viabilité du projet. De leur côté, les constructeurs français craignent de laisser des plumes derrière eux.

« Nous nous rendrons compte que la mondialisation est un atout pour notre région qui retrouve tout son attrait» a répondu Jean-Louis Borloo lors de la signature du protocole avec Toyota, en décembre 1997, en pleine cohabitation Chirac-Jospin. Nous avons un grand canal avec, en 2005, le raccordement Seine Nord, une main d’œuvre industrielle de qualité, une université technologique, des centaines d’hectares disponibles. Nous sommes au carrefour d’un réseau autoroutier menant vers l’Allemagne, la Belgique et la Hollande et, via le tunnel, vers la Grande-Bretagne où Toyota a implanté sa première usine européenne. »

L’usine française la plus productive

La greffe s’est bien passée en France. Ce mardi, le groupe fête en grande pompe le cinq millionième exemplaire produit à Onnaing, dans la banlieue de Valenciennes, en présence de Marc Ferracci, le ministre chargé de l’industrie. Une fierté pour les cinq mille ouvriers de l’usine qui, depuis 2022, est celle qui produit le plus de véhicules par an en France.

A ses débuts, le site assemble des citadines thermiques et même des diesels, tandis que d’autres constructeurs délocalisent progressivement ces petits modèles en Europe de l’Est ou en Afrique du Nord. Les modèles hybrides font leur entrée en 2012 aux côtés des thermiques. Le succès de ces moteurs thermiques assistés par une petite batterie électrique qui se recharge au freinage, dont Toyota est leader mondial, renforce la production du site d’Onnaing. Il est vrai qu’ils consomment moins de carburant et émettent moins de CO2.

400 millions d’euros ont été investis par le groupe japonais ces dernières années pour moderniser l’usine d’Onnaing et assembler deux modèles : la Yaris puis sa version SUV, la Yaris Cross. Le nombre de robots a doublé depuis 2017, pour atteindre près de 600 machines. Les robots réalisent le pressage des pièces en acier, le soudage, l’injection des pare-chocs, la peinture sur commande, etc.

Des voitures 100% hybrides

Les deux voitures produites à Onnaing ont assuré la pérennité du site. Toyota a sorti 80 000 Yaris et 200 000 Yaris Cross de cette usine en 2023. Le « Made in France » a fait mouche auprès des clients. Toyota prévoit de relancer sa production et d’atteindre 300 000 véhicules produits sur le site français, qui exporte 70 % de sa production en Europe. Depuis avril, l’usine est entièrement dédiée à la fabrication d’hybrides, dont les ventes s’envolent tandis que celles des véhicules 100 % électriques ralentissent.

Le géant japonais décidera-t-il d’assembler des véhicules 100% électriques à Onnaing dans les années à venir ? C’est l’essentiel de l’histoire mais pour l’instant, aucun calendrier n’a encore été annoncé.

Onnaing est en concurrence avec d’autres sites. Toyota possède plusieurs usines dans la zone « européenne » : au Royaume-Uni où est produite la Corolla, en République tchèque où sont assemblées les petites Aygo et Yaris. En Turquie, où sont produits les crossovers C-HR. L’électricité décarbonée produite en France grâce au nucléaire pourrait jouer en faveur de la centrale du Valenciennois.

 
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