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retraites, cotisations patronales, collectivités territoriales… À quelles pistes d’épargne le gouvernement a-t-il déjà renoncé ?

Les sénateurs ont commencé à débattre de l’aspect « recettes » du projet de loi de finances. Mais d’ores et déjà, le gouvernement a annoncé son intention d’assouplir certaines mesures incluses dans ce texte, ainsi que dans celui dédié au financement de la Sécurité sociale.

Les débats repartent de zéro. Dès lundi 25 novembre, le gouvernement de Michel Barnier soumet son projet de budget au Sénat, après rejet en première lecture à l’Assemblée nationale. A travers les projets de loi de finances (PLF) et de financement de la sécurité sociale (PLFSS), le gouvernement de Michel Barnier s’est lancé à la recherche de 60 milliards d’euros d’économies pour redresser les finances publiques et ramener le déficit à 5% du PIB en 2025.

Le locataire de Matignon le répète sans cesse : son budget est “parfait”. D’ailleurs, si c’est bien le texte original du gouvernement qui est discuté au Sénat, l’équipe de Michel Barnier a déjà accepté de revoir sa copie ces dernières semaines.

Développements pour les communautés locales

Le gouvernement avait initialement estimé que la contribution demandée aux collectivités locales s’élèverait à cinq milliards d’euros, dont trois milliards provenant des 450 plus grandes d’entre elles. A l’approche de l’arrivée du PLF au Sénat, chambre traditionnellement à l’écoute des élus locaux, cette ambition est revue à la baisse : “C’est peut-être un peu plus de deux milliards, mais non, ce ne sera pas cinq milliards”, a confirmé lundi matin le ministre du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, invité sur le plateau Public Sénat.

Dès le 15 novembre, la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, déclarait que l’exécutif était ouvert à des discussions pour “répartir l’effort peut-être différemment” entre collectivités, afin de prendre en compte les préoccupations des départements, qui font face à une augmentation des dépenses sociales (RSA, aide sociale à l’enfance, aide aux personnes âgées dépendantes et aux personnes handicapées) tout en percevant moins de recettes fiscales.

Alors que le gouvernement propose que 450 collectivités contribuent trois milliards d’euros à un fonds de précaution permettant d’approvisionner l’année prochaine les collectivités les plus en difficulté, le ministre du Budget a ainsi assuré qu’il restait “détails” à résoudre, ouvrant la voie à des discussions avec les sénateurs : « La gouvernance de ce fonds, comment on le gère, qui y participe, tout cela reste à définir (…). Le périmètre des 450 communautés peut être revu, il peut être plus grand, plus petit »» a listé Laurent Saint-Martin sur Public Sénat.

Le ministre a ajouté que le gouvernement avait «entendu” la demande d’exclure davantage de départements de cet effort budgétaire, comme l’a annoncé vendredi Michel Barnier, en déplacement à Angers (Maine-et-Loire) à l’occasion du Congrès des départements de . Finalement, Michel Barnier a accepté vendredi de changer la mesure prévoyant la réduction du taux du Fonds de compensation de la TVA (FCTVA) – aide à l’investissement –, promettant de revenir “le moins” sur son caractère rétroactif.

Une réduction de l’effort demandé aux entreprises sur les cotisations patronales

Le gouvernement a voulu s’attaquer à la baisse des cotisations patronales pour dégager quatre milliards d’euros d’économies. Interviewé sur LCI le 17 novembre, le ministre du Budget a déclaré qu’il “prêts à ce que seulement la moitié, soit deux milliards d’euros, puissent être demandés aux entreprises”, et ça « pour ne pas pénaliser les salariés au salaire minimum », dont les employeurs verraient alors “le coût de ces travaux va augmenter.”

Début novembre déjà, le ministre de l’Économie et des Finances, Antoine Armand, disait vouloir “atténuer” la hausse des cotisations patronales sur les bas salaires prévue dans le budget 2025, sans quantifier cette proposition, en échange “d’autres efforts” qui peuvent concerner les horaires de travail. Après que le Sénat a approuvé mardi, au PLFSS, une mesure de réduction des allègements de cotisations patronales qui doit permettre de libérer trois milliards d’euros au détriment des employeurs, le ministre de l’Économie, Antoine Armand, a réitéré que « les entreprises ne doivent pas être la variable d’ajustement », dans une interview avec parisien. « Ce n’est pas en matraquant les entreprises et en augmentant le coût du travail qu’on crée des emplois et de la croissance »a encore relevé l’ancien député macroniste, ajoutant que Michel Barnier avait « toujours ouvrir la porte à des ajustements en échange de propositions d’économies ».

Un « compromis » sur la désindexation des retraites à l’inflation

Parmi ses pistes d’économies pour 2025 et dans le cadre de son projet de loi de financement de la Sécurité sociale, le gouvernement avait proposé de décaler de six mois (du 1er janvier au 1er juillet) l’indexation des retraites à l’inflation. , pour économiser environ quatre milliards d’euros. La mesure a été vivement critiquée, notamment parmi les partisans de la coalition du Premier ministre à l’Assemblée. Finalement, c’est le président du groupe Droite républicaine (issu de LR) à l’Assemblée nationale, Laurent Wauquiez, qui a annoncé avoir trouvé un compromis avec le gouvernement.

« Il y aura une augmentation des retraites à partir du 1er janvier pour toutes les retraites. Ce sera environ la moitié de l’inflation”a déclaré Laurent Wauquiez le 11 novembre sur le plateau de TF1. “Le 1er juillet, il y aura une deuxième augmentation, cette fois pour les retraites les plus modestes.” verser « les protéger complètement de l’inflation »a-t-il poursuivi en précisant que seuls ceux « en dessous du salaire minimum » bénéficieraient de cette deuxième mesure.

Cette revalorisation partielle coûtera “entre 500 et 800 millions d’euros”réduire les économies attendues à “environ trois milliards d’euros”a ajouté le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, sur France 2.

Une enveloppe supplémentaire accordée au ministère de la Justice

Après avoir déclaré qu’il ne resterait pas au gouvernement si le budget de son ministère n’était pas amélioré, le ministre de la Justice a obtenu gain de cause. Didier Migaud a annoncé le 31 octobre avoir obtenu une enveloppe supplémentaire de 250 millions d’euros pour son ministère, dans le cadre du projet de budget 2025. Un arbitrage qui reflète en partie la coupe de près de 500 millions contenue dans le projet initial de l’exécutif.

Cela permettra, selon Didier Migaud, « d’honorer et de respecter tous les engagements qui ont été pris envers les magistrats, les greffiers, les assistants juristes, le personnel pénitentiaire » lors du vote de la loi de programmation du ministère de la Justice en octobre 2023.

 
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