Dans le cadre d’une mobilisation nationale ce lundi 25 novembre, le Syndicat des éleveurs de l’Aude (Selpa) s’est lancé dans une opération escargot de Couiza à Carcassonne. Une vingtaine de machines agricoles ont fait le déplacement pour protester contre le traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur.
Près d’un an après le blocage du pont de Couiza, et donc sa création, le Syndicat des éleveurs de l’Aude (Selpa) a organisé sa première grande manifestation. Partis de la Haute Vallée vers 9 heures ce lundi 25 novembre, une vingtaine de tracteurs et bétaillères ont roulé, lentement, très lentement, vers Carcassonne.
A lire aussi :
Les éleveurs de l’Aude se joignent à la mobilisation des agriculteurs en colère
Le but : protester contre l’accord entre l’Union européenne et le Mercosur, cette zone de libre-échange propre aux pays d’Amérique du Sud. Et pour cause : les éleveurs sont parmi les premiers concernés par cet accord, qui doit permettre aux cinq membres du Mercosur (Argentine, Bolivie, Brésil, Paraguay et Uruguay) de bénéficier de droits de douane favorables à l’exportation de viande dans les pays européens. Selon la Commission européenne elle-même, « 99 000 tonnes de bœuf » pourraient être importés en Europe.
De quoi susciter la colère des éleveurs, notamment Audeis. « Nous pratiquons une forme d’agriculture et d’élevage saine, voire vertueuse. Dans ces pays, les animaux sont élevés dans des conditions qui ne sont même pas autorisées en Francesouligne Thimoléon Resneau, membre du bureau Selpa. Et bénéficieront-ils d’installations que nous n’avons pas ? Est-ce l’avenir que nous voulons ?
A lire aussi :
Agriculteur aujourd’hui : dans la Haute Vallée de l’Aude, Jean Gardair absorbe 500 tonnes de C02 par an grâce à son élevage bovin
Si les membres Selpa vendent leurs produits « principalement à l’échelle locale ou nationale »l’arrivée de ces nouveaux concurrents sur le marché « avoir nécessairement un impact sur les prix et les prix de vente ».
Une situation économique qui s’ajoute aux difficultés rencontrées par les éleveurs audois suite aux épidémies de maladie hémorragique épizootique (EMD) et de fièvre catarrhale (BFT). “Nous avons encore du mal à estimer quelles seront les conséquences à long terme du FCOspecifies Thimoléon Resneau. Cette fièvre a provoqué de nombreux avortements spontanés aussi bien chez les vaches que chez les moutons. Et nous ne savons pas ce qu’il adviendra des naissances cette année.
A lire aussi :
Non invités à la visite du ministre de l’Agriculture, les éleveurs de l’Aude se sentent “oubliés” par le Département
A noter qu’une nouvelle manifestation est prévue samedi 30 novembre à Narbonne et Carcassonne, orchestrée cette fois par les syndicats vitivinicoles.
France
Related News :