Le nouveau gouvernement devra faire face à des défis importants, notamment celui de redresser les finances publiques. La dette atteint de nouveaux sommets : plus de 600 milliards d’euros… et les prévisions pour les années à venir ne sont guère rassurantes.
Pour évaluer la situation financière de la Belgique, quoi de plus normal que de se tourner vers la calculatrice en main, celle qui tenait les cordons de la bourse du gouvernement d’Alexander De Croo, la secrétaire d’État au Budget, Alexia Bertrand : «Nous sortons d’une législature qui a été marquée par des crises. La crise du Covid, la crise ukrainienne, la crise énergétique et malgré ces crises, le gouvernement actuel a fait 11 milliards d’efforts», souligne-t-elle.
La dette de la Belgique s’envole, dans un dérapage incontrôlé depuis le Covid en 2020. Pour Philippe Ledent, économiste qui observe nos finances depuis des décennies, cela ne peut pas être une excuse. « Évidemment, cela a détérioré les finances publiques et j’ai presque envie de dire que les finances publiques sont là pour se détériorer dans des cas comme celui-ci. Personne ne remet nécessairement en question ce qui s’est passé à cette époque. par contre, une fois que les choses s’amélioreront, et encore une fois, certes les deux dernières années ont été des années économiquement loin d’être géniales, mais ce sont des années qui auraient quand même justifié que nous soyons plus prudents», estime-t-il.
Cette immense dette représente 105% de notre PIB, toute la richesse produite. Chaque année, la dette augmente parce que nous dépensons chaque année plus que ce que nous gagnons. Notre déficit ne doit pas dépasser 3% du PIB, selon les règles imposées par l’Europe. Il était de 4,5% l’année dernière et les prévisions du bureau du Plan le montrent à 5,8% en 2029.»
« C’est pourquoi dès mon arrivée fin 2022, nous avons dit que pour 2024, nous allons faire 3 milliards d’économies en plus de ce qui était déjà prévu dans l’accord de gouvernement.», justifie Alexia Bertrand
Mais alors, est-ce grave, docteur ? “Les Belges devront accepter de recevoir moins de l’Etat, éventuellement en payant un peu plus d’impôts ou en tout cas certains impôts.», note Etienne de Callatay, économiste. La question est alors : comment récupérer ce dérapage budgétaire et apurer la dette ?La première chose à faire est un mouvement de convergence : réduire les dépenses, augmenter les recettes pour réduire ce déficit, et ensuite il faudra décider où on veut mettre le curseur.“, estimates Etienne de Calattay. “Réforme fiscale, réforme des retraites, réforme du marché du travail, c’est un peu une trilogie, pour que les rouages de l’économie belge fonctionnent bien mieux. La bonne nouvelle est que nous sommes très inefficaces. Cela veut donc dire que les mesures que l’on peut prendre pour corriger sont moins difficiles à prendre que dans une économie qui serait déjà hyper efficace et qu’il faut commencer par arrêter de gaspiller les ressources publiques.“, adds Philippe Ledent.
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