C’est en créant – entre autres – des jeans pour la marque italienne « Jesus » que Jean-Charles de Castelbajac se fait réellement connaître en 1970. Il n’est pas étonnant que cinquante ans plus tard, ce créateur soit choisi pour imaginer les paramentiques (tous les vêtements et ornements liturgiques) des célébrations de réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, les 7 et 8 décembre, cinq ans après l’incendie qui l’a ravagée.
Figure incontournable du monde de la mode, souvent anticonformiste, connu et reconnu pour son utilisation de couleurs vives et de matières inattendues (comme le manteau Teddy Bear porté par Madonna, composé d’oursons en peluche), ce descendant des aristocrates du Sud de l’Ouest est également croyant. Déjà en 1997, pour les XIIèmes Journées Mondiales de la Jeunesse, sous l’égide de Jean-Paul II, il avait conçu les vêtements liturgiques pour les quelque 5.500 ecclésiastiques réunis pour l’événement. Son motif « arc-en-ciel » a ensuite été adopté par les dirigeants du mouvement des Scouts et Guides de France.
« Pas des vêtements de luxe mais du luxe ! » »
A deux semaines de la réouverture de Notre-Dame de Paris, Jean-Charles de Castelbajac, 74 ans, a présenté sa nouvelle collection privée qui sera portée par l’archevêque de Paris, les 170 évêques, 700 prêtres et les 700 diacres présents le 7 décembre prochain. . “Il ne s’agissait pas de confectionner des vêtements de luxe, il s’agissait de parler de “lux” (lumière en latin, NDLR)”, a expliqué le styliste à l’AFP, soulignant un design raffiné, loin des atours traditionnellement chargés et richement brodés du culte catholique. « Nous avons décidé, avec le diocèse, qu’il n’y aurait pas de dessin et que je ferais un travail extrêmement simple » avec des ornements « qui créent de la proximité », qui parlent aux enfants, croyants comme athées, résume-t-il.
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Ces tenues reposent sur une humble gabardine de laine écrue, illuminée d’éclats de velours rouge, bleu, vert et jaune : le sang du Christ, la couleur de Marie et le vert de l’espérance, le jaune et l’or étant les « synthèse de tout », il résume. Les chasubles, ornées d’une grande croix en or, sont décrites comme “chevaleresque” par ce passionné d’histoire qui les traitait pourtant comme des sweat-shirts modernes.
« Un point culminant »
Ces tenues sont le fruit d’une collaboration avec les meilleures maisons artisanales de luxe françaises regroupées dans les ateliers 19M à Paris. Les étoles ont été fabriquées dans une entreprise normande. Cet ouvrage constitue pour Jean-Charles de Castelbajac un “résultat”, enregistrement “avec humilité” son nom dans la longue histoire de la cathédrale, « comme un compagnon ».
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