Les plafonds s’envolent pour le budget du département de Seine-Saint-Denis, avec une dette qui approche les 2 milliards d’euros, a annoncé ce jeudi 21 novembre le président de la région, a rapporté Le Parisien.
300 millions d’euros supplémentaires
La dette du département, pesant déjà 1,6 milliard d’euros dépassera 1,9 milliard d’euros d’ici 2029se rapprochant d’un déficit de 2 milliards d’euros. 300 millions d’euros supplémentaires devraient être inclus dans le budget municipal. « Un maximum »selon Stéphane Troussel (PS). À ce jour, seuls 90 millions d’euros supplémentaires ont été prévus dans le budget de l’année prochaine.
Pour le chef du département, il n’y a pas « cinquante solutions » pour maintenir le niveau d’investissement de sa collectivité, y compris dans la transition écologique. “Je préfère avoir un endettement maîtrisé auprès des banques plutôt qu’auprès de nos enfants qui nous reprochent déjà la dette écologique”» argumenta-t-il.
La droite inquiète du « dérapage budgétaire »
Des propos qui ont provoqué l’ire de son adversaire, Philippe Dallier. « Qui d’autre que nos enfants remboursera cette dette aux banques »a-t-il fait remarquer lors du conseil municipal, rapporte Le Parisien. Ce dernier rappelle d’ailleurs que Stéphane Troussel avait “promis en 2014 de ne pas dépasser 1,4 milliard de dettes. En 2019, il a atteint 1,63 milliard et maintenant il dit qu’on peut mettre 300 millions de plus ? Jusqu’où pouvez-vous croire pouvoir vous endetter sans conséquences ? En trois ans, le département a brûlé les fonds.»; il proteste.
D’autant plus que l’opposant considère que cette prévision est “très optimiste, basé sur des prévisions de recettes très incertaines, par exemple sur la TVA et sans parler des conséquences du PLF”.
Et « un optimisme bienheureux »
Pour l’élu de droite, la dette dépassera sans surprise les 2 milliards d’euros. En question? « Un optimisme bienheureux » sur les recettes attendues des droits de mutation à titre onéreux (DMTO) et des dépenses de personnel, largement sous-estimées par la direction du département. Les Jeux olympiques ont eux aussi fortement alourdi la dette déjà colossale du département, de plusieurs millions d’euros. Et « parce qu’il ne fallait pas gâcher la fête, l’annonce de ce dérapage a été retardée »il a fustigé.
La crise immobilière sous-estimée ?
Une analyse que conteste l’élu socialiste, accusant la droite d’être «obsédé” sur le sujet. “Fin 2023, nous n’étions pas les seuls à avoir du mal à analyser la violence de la crise immobilière »il reconnaît, alors que les emprunts contractés par leurs départements voisins comme le Val-de-Marne ou les Hauts-de-Seine “s’élèvera à près d’un milliard d’euros sur deux ans”rappelant également que la dette du département ne représente que « 0,04 %» de la dette de la France, estimée à plus de 3 200 milliards d’euros.
La capacité de réduction de la dette passe de 9 à 23 ans
L’élu n’entend pas abandonner ses projets en raison de la situation budgétaire. Une ambition qui fera passer la capacité de désendettement du conseil départemental de neuf ans et demi à près de vingt-trois ans. “C’est du jamais vu”a commenté Philippe Dallier.
Stéphane Troussel n’est pas inquiet, la capacité de désendettement du département est déjà de 22 ans, sans faire faillite. « Ce chiffre doit être confirmé dans le prochain compte administratif […] Il va augmenter mais il pourra varier en fonction de notre niveau d’épargne qui peut aussi dépendre de revenus exceptionnels.. Par ailleurs, une agence de notation indépendante a attribué à sa communauté la note A+.
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