En dix ans, le prix d’une bouteille de « Belle Cabresse » a doublé. Comment expliquer cette envolée du prix du seul rhum de Guyane ? Quels sont les enjeux de la rhumerie Saint-Maurice à Saint-Laurent du Maroni ? Rapport.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. Et vous l’avez peut-être remarqué, le prix d’une bouteille de rhum local a grimpé en flèche ces dernières années. « La Belle Cabresse » se vend désormais 12,50 euros. Son prix a doublé en dix ans.
Pour les clients de la nouvelle boutique de la distillerie Saint-Maurice, “Ce n’est pas un problème.” « J’ai fait un petit comparatif avec les bouteilles vendues en Guadeloupe, d’où je suis originaire, et on est vraiment dans les cordes, assure un client de la distillerie, Patrice Niavet. Il peut y avoir une différence sur certaines bouteilles, mais 12,50 euros vendus dans les rhumeries sont corrects.
Regardez le reportage de Guyane La 1ère :
« La Belle Cabresse » se vend désormais 12,50 euros.
Selon ces clients, le prix est même justifié. Depuis sa naissance en 1981, « La Belle Cabresse » est resté le même, un rhum agricole. Un nom que certains de ses concurrents, commercialisés en Guyane, ont perdu.
“Le verre coûte plus cher, le bouchon coûte plus cher, le carton coûte plus cher, l’aluminium de la cabine coûte plus cher, tout coûte plus cher et sans changer de produit”, explique Raphaël, également client de la distillerie Saint-Maurice.
L’ancien directeur, Ernest Prévot, s’est battu contre les rhums antillais lorsqu’ils étaient vendus à des prix dérisoires en Guyane. En 2015, la région a décidé de protéger la distillerie Saint-Laurent en augmentant la taxe à l’importation à 20 %. “Une bouffée d’air” pour l’entreprise familiale qui commence alors à augmenter ses prix.
En 2024, le prix n’est plus une barrière, constate Ernest Prévot, l’ancien patron devenu conseiller du groupe GBH. « Il y a eu un exemple de 485 bouteilles de rhum de 16 ans qui arrivaient sur le marché et malgré le prix de 180 euros la bouteille, tout a disparu en deux semaines, dit-il. Le prix est une chose pour le consommateur, il n’est pas à la portée de tous, mais il y a aussi une fierté à dire « c’est le rhum de Guyane ! ».
Côté production, les inondations de 2021 et 2022 ont perturbé la saison 2023. La production était divisée par trois et l’offre était déséquilibrée.
L’acheteur espère passer de 3.500 tonnes de canne travaillées en 2023 à 14 000 tonnes en 2025.
« L’avenir de « Belle Cabresse », c’est déjà de répondre à la demande locale qui est très forteremarque Ludovic Jacob, directeur de la rhumerie Saint-Maurice. Il s’agit avant tout aussi d’exporter cette marque et le savoir-faire du rhum guyanais à l’international.
Selon lui, cela nécessite de se faire remarquer et de monter en gamme. Dans ces conditions, le prix prend également de la valeur.
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