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Par Bastien Gross
Publié le
25 novembre 2024 à 8h16
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Le Nord est le deuxième département le plus touché par les violences conjugalesjuste derrière le Pas-de-Calais. Après une augmentation significative de ces actes entre 2022 et 2023, de l’ordre de 14%, aide d’urgence universelle a été mise en place en novembre 2023. Elle permet aux victimes de sortir rapidement de la situation à risque, en leur accordant une somme d’argent – dont la valeur varie en fonction de leurs ressources et du nombre d’enfants à charge – pour quitter rapidement le domicile. Cette aide financière vous permet également de vous abriter et de couvrir les dépenses immédiates. Un an après, quel premier bilan peut-on tirer de ce dispositif exceptionnel ?
1 700 aides d’urgence universelles distribuées dans le Nord en un an
Pour connaître les chiffres, toujours plus parlants, rendez-vous est pris dans les locaux de l’association du Centre d’information sur les femmes et le droit de la famille (CIDFF) à Lille. Paul-Marie Claudon, préfet délégué à l’égalité des chances, Audrey Mathon-Debetencourt, directrice de la CAF du Nord et Manon Fournier, directrice adjointe de la Mutualité sociale agricole (MSA) Nord Pas-de-Calais sont chargées de détailler la situation.
En 2023, ce sont 11 500 plaintes déposées dans le Nord, rappelle Paul-Marie Caudon. Une aide d’urgence universelle a été distribuée entre 2023 et 2024 pour 1 700 femmes victimes de violences conjugalespour un montant moyen de 894 €.
Le montant minimum est de 240 € ; l’aide peut atteindre plus de 1 300 €. Il est cependant nécessaire de disposer d’un compte bancaire auquel le conjoint n’a pas accès. Il peut s’agir d’un compte personnel ou de celui d’une personne de confiance. Les banques offrent également aux victimes la possibilité d’en ouvrir une en urgence.
Cette aide peut être cumulée avec toutes les autres mesures prévues pour ces situations. Pour en faire la demande, vous devez contacter la CAF ou la Mutualité sociale agricole (MSA), et fournir un document qui atteste du danger imminent (ordonnance de restriction, dépôt de plainte ou rapport adressé au procureur). Les équipes de la CAF ont été formées pour pouvoir recueillir la parole des victimes, dont 11 agents qui traitent spécifiquement ces demandes d’assistance.
Pour Audrey Mathon-Debetencourt, directrice de la CAF : « L’objectif est de pouvoir traiter ces demandes très rapidement. Il existe un délai maximum de J+5, mais plus de 60 % de ces demandes sont traitées dans un délai de deux jours. »
305 places d’hébergement d’urgence dans le Nord
Face à l’augmentation constante du nombre de plaintes pour violences conjugales, plusieurs autres mesures d’accompagnement des victimes ont été mises en place dans le Nord. Le territoire compte donc 12 lieux de jour pour écouter et guider les victimes305 places d’hébergement d’urgence et 19 travailleurs sociaux ont été placés dans les commissariats. Ils sont là pour recueillir leurs voix et fournir les meilleurs conseils possibles à toutes les victimes, pas seulement à celles de violences domestiques. Pourtant, Jean-Marie Claudon précise : « Une assistante sociale reçoit en moyenne 400 à 500 personnes. Parmi elles, 50 à 70 % sont victimes de violences conjugales. »
En cas de violences conjugales, un numéro vert est disponible 7j/7, 24h/24 : 3919. Il est également possible de contacter le CIDFF ou d’autres associations comme Solfa (94, rue de Wazemmes à Lille – 06 58 23 65 79) ou à la Maison des Femmes (198, rue de Lille à Roubaix – 03 20 70 22 18).
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