Une famille qui habite dans la campagne du Bocage Bressuirais à Voulmentin se retrouve convoquée ce jeudi 28 novembre 2024 devant le tribunal correctionnel de Niort. En cause : l’éducation familiale. Plus précisément, le non-respect des nouvelles démarches obligatoires à franchir pour espérer continuer à le pratiquer.
Dans la famille Giteau-Gourlay, il y a Laurence la mère, Samuel le père et leurs quatre enfants : Lyssandre, Hanaë, Aude et Daphné, âgés de 4 à 13 ans. Quand l’aînée fut en âge d’aller à l’école, ils l’emmenèrent à l’école. « Elle est restée deux mois. Elle souffrait et nous étions impuissants. » La découverte de l’Éducation Familiale (IEF) fera office de déclic. Adopté!
Graphiste, Laurence a arrêté de se consacrer à l’éducation de ses enfants en suivant une formation Montessori. Aidée par son mari qui travaille désormais à temps partiel. « L’apprentissage doit avoir un sens pour l’enfant, ancré dans la réalité. C’est notre projet pédagogique. »
“Nos contrôles ont toujours été positifs”
Les parents se sont soumis sans problème aux contrôles réguliers de l’Education Nationale. « Nos contrôles ont toujours été positifs. Nos enfants sont même en avance. »
Mais ils n’acceptent pas les changements introduits par la loi pour lutter contre le séparatisme. « Avant, il suffisait de faire une déclaration chaque année. Aujourd’hui, c’est une demande d’autorisation. On est passé d’un « oui » de principe à un « non » de principe, déplore Samuel. Nous étions déjà encadrés et 98% des contrôles des enfants en IEF étaient positifs en France. »
« Nous sommes coupables mais nous ne nous sentons pas fautifs »
Contre ce règlement, « nous avons fait de la désobéissance civile » en n’envoyant pas de déclaration ou de demande d’autorisation (1). « Nous ne nous opposons pas à l’école et à l’IEF. Nous ne disons pas que l’école est mauvaise, mais qu’il y a une multiplicité d’enfants et que plus il y a de choix éducatifs, mieux c’est. Nous ne voulons pas que l’Education Nationale ait plus de poids que nous dans le choix de nos enfants. »
Dans “désobéissance”le couple savait risquer les difficultés. « Comme nous n’avons pas fait de déclaration ni demandé d’autorisation, l’Éducation nationale considère que nous n’avons pas scolarisé nos enfants. Nous sommes donc poursuivis pour leur non-scolarisation. » Convoqué au commissariat avec photos et empreintes digitales prises. « Tout s’est très bien passé avec le gendarme mais on avait l’impression d’être dans un film, comme des criminels. » Ils ont ensuite été convoqués devant le tribunal sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC). « Un avocat est obligatoire et nous n’en avions pas. » C’est ainsi qu’ils arrivent avant l’audience pénale de ce jeudi. “Nous savons que nous sommes coupables mais ne nous sentons pas coupables” » plaident les parents qui entendent défendre la liberté d’éduquer leurs enfants comme ils le souhaitent.
(1) Les familles pratiquant déjà l’IEF pourraient encore simplement envoyer une déclaration en 2022 et 2023 avant l’obligation de demander une autorisation pour tous en 2024.
Une manifestation en soutien
Une manifestation « festive » intitulée « Fest’IEF » est organisée le jeudi 28 novembre 2024 à Niort de 10h à 20h en « soutien » de Samuel Giteau et Laurence Gourlay, ouverte à tous.
Au programme : animations dès 10h, salle Estoilette à Pré-Leroy : jeux de société, lecture, jouets en bois, karaoké, courses en sac, jonglerie, danse, gym, maquillage, etc.
A midi, pique-nique (à prévoir) puis à 13h, rendez-vous au tribunal. Deux parents resteront dans la chambre pour assurer l’animation des enfants.
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