Les faits ont eu lieu samedi, vers 1 heure du matin, rue de Bernis. Trois victimes ont porté plainte et témoignent.
Son visage est toujours couvert d’ampoules, marqué par les coups, deux jours après l’agression. Philippe Di Lenardo, gérant du bar Le Pride, au centre-ville de Nîmes, a été victime, avec deux autres personnes, d’une très violente agression dans la nuit de vendredi à samedi. Une agression à caractère volontairement homophobe selon les récits rapportés à Midi libre par les victimes.
Les événements se sont produits vers 1 heure du matin «Nous étions en train de fermer l’établissement, dit Philippe Di Lenardo. Des gens se sont dirigés vers l’entrée du bar et ont commencé à crier des propos homophobes.. Au bar, ils sont encore une poignée à s’apprêter à repartir. “Ils ont donné des coups de pied à la fenêtre, explains Rémi. Pendant qu’ils tapaient, ils disaient : « Nous allons faire du PD ce soir. » Le patron, Lionel et moi sommes allés voir.
Là, tout va très vite. Les coups pleuvent. Lionel, un visiteur régulier, a été touché à l’oreille. “Depuis, ça n’a cessé de buzzer”, il explique. Philippe, le patron, tente de protéger ses amis. «J’ai été touché. Je n’ai pas compris ce qui se passait. J’ai essayé d’esquiver mais je n’ai pas réussi. Mon visage était ensanglanté. Selon des témoignages, les assaillants se sont emparés des barrières du chantier à proximité et les ont envoyées, l’une contre l’établissement, l’autre en direction de Rémi, blessé au genou. L’un des assaillants aurait également sorti une arme blanche.
Arrestations, gardes à vue et COPJ
Appelée, la police est intervenue, et a réussi à arrêter, non sans difficulté selon les témoignages, les agresseurs présumés. “Ils ont dû le renverser” » précise Sébastien, associé de Philippe Di Lenardo, également présent samedi, qui souligne que plusieurs témoins ont assisté à la scène.
Les trois victimes se rendront seules au CHU. “Les pompiers n’ont pas été appelés” ils expliquent. Résumé: « six points de suture pour moi, une genouillère pour le deuxième, des problèmes d’audition pour le troisième », explique Philippe Di Lenardo. Plusieurs jours d’ITT sont accordés. Les trois victimes porteront plainte dans la journée de samedi.
Sentiment d’abandon
Selon le gérant du Pride, ce n’est pas la première fois que des insultes homophobes sont proférées à l’encontre de son bar ouvert depuis un an et demi. « Il y a parfois des gens qui passent par là, qui disent que c’est un « bar à pédés », une dame qui met systématiquement un masque sur son visage lorsqu’elle passe devant chez nous. Comme si elle allait attraper une maladie. Nous avons également enlevé la merde de la fenêtre. En revanche, nous n’avions pas connu une attaque d’une telle violence. raconte Philippe Di Lenardo, amer. Au-delà de l’incompréhension d’une telle haine, Philippe Di Lenardo exprime un sentiment d’abandon : “Ce qui me choque, c’est que depuis vendredi, nous n’avons eu aucun appel de la mairie de Nîmes, alors que nous avons eu le soutien d’autres responsables politiques, associatifs… Et puis on a appris que les deux personnes interpellées ont été relâchées”
Ces deux personnes, âgées d’une vingtaine d’années, ont effectivement été libérées après leur garde à vue mais avec une COPJ (convocation par un officier de police judiciaire). Ils seront donc renvoyés devant le tribunal dans plusieurs mois. Toutefois, selon nos informations, la qualification d’agression homophobe, qui constitue une circonstance aggravante, ne serait pas, à ce stade, retenue par le parquet.
Related News :