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Des Landes aux Etats-Unis, l’ascension de Martin Carrère et Théo Pierre-Justin vers la NCAA

LLe , c’est toute leur vie. Originaires des Landes, et coéquipiers depuis une saison (à Adour Dax en U15, et au Pôle Espoir des Landes), Martin Carrère (18 ans, arrière, 2,03 m), et Théo Pierre-Justin (19 ans, ailier -fort , 2,06 m) entament un nouveau chapitre de leur jeune carrière. Ils évolueront cette saison en NCAA, le prestigieux championnat universitaire américain. Martin Carrère (formé à la Youth Sports Union de Buglose-Pontonx) a été attiré par la Virginia Commonwealth University (VCU), à Richmond, dans l’État de Virginie. Tandis que Théo Pierre-Justin (formé au Basket Cap de Gascogne) s’installe à Chicago, dans l’Illinois, à DePaul University.

Après un été riche en compétitions internationales avec l’équipe de (champion d’Europe U20 pour Théo et 5e du Championnat d’Europe U18 pour Martin), les deux Landais découvrent un « nouveau monde ». « C’est vraiment du haut niveau. J’ai déjà évolué en quelques semaines», raconte Martin, qui a pris sept kilos (de muscle) depuis son arrivée.

Un choix évident

Martin Carrère évoluait au Limoges CSP depuis trois ans. « Le club voulait me faire signer mon premier contrat professionnel en mars, se souvient le jeune latéral. Mais la situation instable du club, au bord de la faillite, l’a convaincu d’attendre. « J’avais prévu d’y débuter ma carrière professionnelle, mais avec le changement de direction, ce qui m’était proposé n’a pas été maintenu. »


Théo Pierre-Justin s’est entraîné avec l’ESMS cet été « pour garder le rythme ».

Nicolas Parra

Son choix est fait. Direction Virginie. Notamment « continuer les cours », un point essentiel dans la vie du jeune étudiant, qui a obtenu son baccalauréat avec mention en juillet dernier. « Ça allait être très compliqué de poursuivre mes études en m’entraînant à ce rythme-là. La NCAA est la meilleure option pour mon développement en tant que joueur. Mais c’est aussi une expérience de vie. Sur ces premiers mois, je n’ai absolument aucun regret. »


Martin Carrère grew up in Pontonx-sur-l’Adour.

VCU Athlétisme

Matthieu Donnard, l’entraîneur des espoirs du Limoges CSP, se dit « fier » d’avoir pu l’entraîner. « Martin aime le défi. Il se lance dans un projet qu’il a choisi, et il possède toutes les qualités pour le faire fonctionner. » Il évoque le « caractère landais », propre aux joueurs du département. Olivier Chaume, le directeur du centre de formation du Limoges CSP, parle d’un « Nicolas Lang (recordman du nombre de trois points marqués en Betclic Elite, NDLR), avec cinq centimètres de plus, et des qualités athlétiques (rires) ».

Le discours est similaire pour Théo Pierre-Justin, qui a joué avec la Chorale de Roanne, avant de faire le grand saut au pays de l’Oncle Sam. “C’était la meilleure option pour moi”, indique le champion d’Europe U20. La saison dernière, il a passé principalement avec le groupe professionnel, en Betclic Elite.

« La grosse erreur de Roanne »

Une première saison dans l’élite, ternie par la relégation du club en Pro B. « On descend avec Roanne, et la direction me fait savoir qu’il n’y a pas de vrai projet pour moi. J’avais déjà de l’expérience, pourtant on m’a dit que je serais le 12e joueur d’équipe en Pro B. »

Il poursuit : « Je n’avais pas encore assez d’expérience pour qu’un autre club Betclic Élite me fasse confiance. Et je ne voulais pas aller jouer dans les divisions inférieures. » Après discussions avec son agent, Théo décide de tenter de vivre le rêve américain.


La saison dernière, Théo a joué avec la Chorale de Roanne, dans Betclic Élite.

Roanne Choir

Jean-Denys Choulet, actuel sélectionneur de l’équipe nationale du Kosovo, et sélectionneur de la Chorale de Roanne jusqu’en mars dernier, est convaincu d’avoir pris la bonne décision. « Il a toutes les armes pour faire carrière. C’est un très bon choix pour son développement. Et on ne peut pas lui reprocher de partir si on ne le voulait pas. »

« Il a toutes les armes pour faire carrière. C’est un très bon choix pour son développement »

Pour lui, il devrait déjà être un « titulaire en Pro B ». « C’est une grosse erreur pour Roanne de se priver d’un joueur comme ça, explique le technicien. L’homme de 66 ans a été séduit par « son gabarit, sa capacité à tirer à trois points, et sa mobilité ». Il a permis au joueur né en 2005 d’avoir une place importante dans la rotation roannaise. Il ajoute qu’il a “fortement apprécié” Théo, notamment sa gentillesse. « Il se comporte très bien, reconnaissant pour ce que nous faisons pour lui. Il est un peu à l’opposé de certains jeunes qui veulent tout tout de suite et qui pensent qu’on leur doit tout. »

“C’est vraiment différent”

Depuis, les deux jeunes hommes ont plongé dans un autre univers. « Je suis arrivé samedi ou dimanche, et mardi, j’ai commencé les cours », se souvient Martin Carrère. Pas le temps de souffler ni de s’habituer au décalage horaire, les choses sérieuses commencent déjà. Un emploi du temps chargé, avec beaucoup de sport, et peu de cours par rapport au système français. « Je n’ai que sept heures de cours en présentiel par semaine. C’est vraiment différent et plus adapté à la poursuite du basket-ball», explique l’ancien Limougeaud.

À Chicago, les journées tournent aussi beaucoup autour du basket. « Je me réveille à 7 heures du matin. J’ai un premier entraînement individuel à 8 heures du matin, pendant 45 minutes. Ensuite, c’est une séance de musculation de 9h à 10h, et on continue avec une séance vidéo. Avant de terminer l’entraînement de basket jusqu’à 12h30, je n’ai cours que les lundis et mercredis après-midi en personne. J’arrive à suivre les vidéos quand j’ai le temps », explique Théo.

La NBA dans un coin de ma tête

La NCAA permet aux athlètes de participer à des compétitions universitaires pendant quatre saisons. Les meilleurs joueurs ne terminent même pas leurs études et tentent leur chance dans la grande ligue, la NBA. “La seule chose qui me permettrait de quitter l’université avant la fin de mes quatre années serait la NBA”, a déclaré Martin. J’y pense, mais il y a tellement d’étapes avant que je ne m’y concentre pas tous les matins en me levant. Mais je me rapproche. Je rencontre chaque jour des joueurs très talentueux. Je suis encore jeune, j’ai beaucoup de marge de progression. Je sais que rien n’est garanti, mais ce serait énorme. »


Limoges CSP est au bord du dépôt de bilan en avril 2024 et quitte Martin pour traverser l’Atlantique.

Limoges CSP

L’ancien Ligérien pourrait d’ailleurs écourter son séjour, si une opportunité se présentait. « La NBA est dans un coin de ma tête, c’est sûr. Je suis concentré sur le moment, mais cela reste un objectif. Logiquement, je fais mes quatre années, mais si je suis bon lors de ma deuxième saison chez DePaul, et que j’ai quelque chose d’intéressant à venir, je pourrais changer mes plans. »

Toujours attaché aux Landes

Les deux joueurs gardent un très bon souvenir de leurs années landaises. « Nous avons fait une année ensemble au Pôle, mais avant cela, nous nous affrontions déjà étant jeunes, se souvient Théo. « Martin aimait me défier lorsque nous jouions contre. Mais aussi lors de notre année à Adour Dax, s’amuse l’ailier fort. C’est un bon ami ! »

“La seule chose qui me ferait quitter l’université avant la fin de mes quatre années serait la NBA”

« Théo, c’est mon gars », répond le natif de Pontonx. On se retrouve souvent lors des matchs de basket, dans les tribunes. » Pour lui, ces deux années au Pôle Espoir des Landes sont ses plus belles années, malgré le Covid-19. « C’était la première fois que j’allais en internat, et ça m’a permis de rencontrer des gens incroyables. Même sans jouer de matchs officiels en raison des différents confinements, nous avons continué à nous entraîner. Nous étions presque les seuls en France ! »

Même à des milliers de kilomètres de chez eux, assurent les deux athlètes, ils tenteront de suivre le basket landais. Théo suivra notamment « sur Instagram » l’ESMS, qui l’a accueilli cet été pour « s’entraîner et garder le rythme ». Tandis que son confrère suivra, comme tous les Landais, la mythique Coupe du monde landaise.

Qu’est-ce que la NCAA

La NCAA est largement suivie aux États-Unis. La saison dernière, il a réalisé 1 milliard d’euros de revenus. Depuis 2024, les joueurs peuvent percevoir un salaire, en plus de leur bourse, qui était jusque-là leur seul revenu (payant les frais de scolarité).

 
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