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Attal appelle les autres groupes NFP à se « dissocier » de LFI

Ce samedi 23 novembre, Gabriel Attal appelle les députés socialistes, écologistes et communistes à « se désolidariser clairement » de LFI.

La insoumise (LFI) présentée ce mardi 19 novembre à l’Assemblée une facture visant à abroger le crime d’apologie du terrorisme. Jugeant ce « projet de loi extrêmement grave », Gabriel Attal, président du groupe Ensemble pour la République à l’Assemblée nationale, a demandé, dans un courrier adressé ce samedi 23 novembre, aux autres groupes NFP de « se désolidariser clairement » de LFI.

« Une limite fondamentale a été franchie : celle du respect que nous devons à toutes les victimes du terrorisme. Car les dispositions qui sont visées sont justement celles qui nous permettent aujourd’hui de réprimer les prêcheurs de haine qui menacent notre pays et les valeurs de la République”, écrit l’ancien Premier ministre.

Dans cette lettre adressée à Boris Vallaud, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Cyrielle Chatelain, leader des écologistes et à André Chassaigne, président du groupe Gauche démocrate et républicaine, Gabriel Attal dit rappeler « que c’est le parti républicain » gauche qui avait proposé et voté en 2014 ce texte qui protégeait la sécurité des Français et préservait donc leur liberté.

« Mettre l’intérêt de la Nation avant les intérêts des appareils politiques »

Le député des Hauts-de-Seine estime qu'”en plein procès de l’assassinat de Samuel Paty, le projet de loi de la France insoumise est une insulte et une tache indélébile pour ceux qui la portent”.

« Cela s’attaque au cœur de ce qui devrait unir notre pays, notamment face à la menace terroriste islamiste. Elle foule aux pieds la dignité des victimes et de leurs familles, qui méritent au contraire le respect de tous et l’hommage de la Nation », a-t-il déclaré.

Gabriel Attal appelle donc les autres groupes NFP à « faire passer l’intérêt de la Nation avant les intérêts des appareils politiques ». Et il leur demande s’ils pourront « se désolidariser clairement de ce projet de loi » afin de « défendre nos valeurs, celles de la République ».

« Il est impératif de protéger les libertés publiques »

En proposant de supprimer le délit d’apologie du terrorisme, La France insoumise s’est attiré de nombreuses condamnations sur la scène politique. Les condamnations se sont ajoutées ce samedi chez les macronistes et à droite, le ministre (LR) de l’Intérieur Bruno Retailleau jugeant « difficile de faire plus ignoble ».

Face aux critiques, le leader des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a dénoncé « une nouvelle attaque contre LFI venant de l’extrême droite et servilement reprise par la bureaucratie médiatico-politique ». “Plutôt que de faire des films, lisez le texte du projet de loi”, a-t-il déclaré.

Mais la polémique a aussi éclaté à gauche, avec une réponse cinglante du premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, revenant également sur les critiques de Jean-Luc Mélenchon à l’encontre du chancelier socialiste allemand Olaf Scholz sur sa position face à la décision du Cour pénale internationale envers le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

“Je regrette la position allemande qui n’est pas la mienne, mais en même temps je ne soumets pas (un texte) qui abroge purement et simplement le délit d’apologie du terrorisme, dont la définition demande seulement à être précisée pour éviter des abus. Il est impératif de protéger les libertés publiques mais aussi de protéger les Français du fanatisme et des appels à la violence et à la haine”, écrit sur X Olivier Faure.

Les socialistes évitent de « marginaliser la défense des Palestiniens en ne cédant pas aux provocations et en refusant de considérer l’antisémitisme comme ‘résiduel’ », grince encore le patron du PS, reprenant un terme utilisé par Jean-Luc Mélenchon. Et d’accuser LFI de « diviser » le « camp de la paix » et de chercher à « exploiter électoralement le drame ».

Juliette Brossault avec l’AFP

 
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