Il apparaît que nous nous inquiétons à juste titre aujourd’hui, par souci écologique, de l’excès de lumière qui inonde nos villes dès le soir. Il est facile de comprendre la raison de cette préoccupation, ainsi que sa validité. Mais on se rend compte en même temps que c’est un renversement complet par rapport au passé, qui nous pousse à retracer une longue chronique contraire : celle des efforts obstinés qui ont été déployés, tout au long des derniers siècles, pour vaincre l’obscurité de la ville. nuits.
Depuis le règne de Louis Certes, cela a pu susciter les regrets des poètes et des amoureux… Mais force est de constater, en effet sans surprise, que leur influence dans la société était destinée à ne pas résister aux soucis d’ordre public. Ceux-ci allèrent jusqu’à l’obsession, face aux dangers qui surgissaient la nuit, dans les rues et dans les cours des immeubles.
Qu’il y ait toujours eu une part de fantaisie là-bas, c’est évident, mais les dangers ont longtemps été bien réels pour les promeneurs nocturnes : coups violents des escarpins et des voyous, efficacité des videurs de poches à la sortie des restaurants, menaces des rôdeurs et proxénètes ivres. surveiller les prostituées qui racoillaient dans les coins sombres. Sans compter la simple difficulté de déplacement pour tous les équipages de nuit soumis au risque d’obstacles invisibles.
Sophie Reculindocteur en histoire moderne de l’Université de Lille, a eu la bonne idée de se pencher sur ce sujet, au profit d’un livre très récent. On retrouve, au fil des pages, une chronique de l’évolution des techniques d’éclairage et aussi, en prime, du côté de la chanson et de la littérature, l’attachante corporation, qui fut pérenne, des lampadaires.
ARCHIVES DISTRIBUÉES
- Extrait de Le travail d’Emile Zola (1886), lu par Laure-Hélène Planchez dans l’émission « Surpris par la nuit » consacrée à « Lumières de la ville » de David Batty, diffusée sur France culture, le 6 novembre 2002.
- Chanson « Il alluma les réverbères » interprétée par Colette Mars en 1947 (paroles de Jean Delettre, musique de Nat Simon).
- Extrait d’un mémoire anonyme sur l’illumination de la ville de Rennes dans la première moitié du XVIIIe siècle (archives départementales d’Ille-et-Vilaine), lu par Daniel Kenigsberg, publié dans Le cours de l’histoire de Xavier Mauduit sur France culture le 1er juin 2021.
- Poème « Crépuscule du soir » de Charles Baudelaire (Rate et idéal1857), dit par Denis Lavant en 2014.
- Extrait de Petit Prince (« L’allumeur de réverbère ») d’Antoine de Saint-Exupéry (1943), enregistrement de 1957, avec les voix de Gérard Philipe, Georges Poujouly et Pierre Larquey.
BIBLIOGRAPHIE
- Sophie Reculin, L’invention de l’éclairage public en France. De la nuit illuminée à la nuit illuminée 1697-1789Presses universitaire du Nord, 2024.
- Alain Cabantous, Histoire de la nuit : 17e-18e siècleFayard, 2009.
- Jean Verdon, La nuit au Moyen ÂgePerrin, 1994.
- Simone Delattre, Les douze heures sombres, La Nuit à Paris au XIXe siècleAlbin Michel, 2003.
- Antoine de Baecque, Nuits parisiennes. 18e-21e siècleSeuil, 2015.
- Sophie Reculin, « L’implantation et la diffusion de l’éclairage public à Rennes au XVIIIe siècle », Annales de Bretagne et des pays occidentaux [En ligne]120-4 | 2013.
- Sophie Reculin, « L’invention de l’éclairage public en Europe aux XVIIe-XVIIIe siècles », Encyclopédie de l’histoire numérique de l’Europe [en ligne]ISSN 2677-6588, , mis en ligne le 25/04/22.
- Sophie Reculin, « Les citadins avaient-ils peur de la nuit au XVIIIe siècle ? », Encyclopédie de l’histoire numérique de l’Europe [en ligne]ISSN 2677-6588, mis en ligne le 20/07/22.
- Darrin M.McMahon et Sophie Reculin, « Un entrepreneur des Lumières. Paris au XVIIIe siècle », L’Histoire, n° 435, mai 2017.
Concordance des temps Écoute plus tard
Conférence écouter 58 minutes
Concordance des temps Écoute plus tard
Conférence écouter 59 minutes
Related News :