Saucisson, vin, fromage, huîtres, noix… Les produits artisanaux sont à l’honneur jusqu’au 25 novembre 2024, au parc des expositions de Tours, pour le 22e édition du salon Mer et Vigne, qui attire entre 12 000 et 14 000 visiteurs chaque année.
Mais dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat, couplé à une crise du monde agricole, avec des agriculteurs qui ne manquent pas d’exprimer leur colère, les consommateurs changent leurs habitudes. C’est en tout cas ce qu’ont fait Pierrick et Mélanie, venus par curiosité et « pour l’amour des bons produits ».
Des consommateurs plus prudents, qui privilégient la qualité
« Il y a quelques années, nous serions sûrement venus acheter quelques bouteilles, ou nous serions restés ici déjeuner pour manger.dit Pierrick. Mais ici, on y prête plus attention. On est arrivés en se disant qu’on n’achèterait rien à moins d’en tomber amoureux. »
Pourtant, les allées étaient déjà pleines, dès la fin de la matinée du samedi 23 novembre 2024. Alors que la faim arrive doucement, mais sûrement, Philippe s’est laissé tenter par les dégustations des différents stands. « Les vendeurs sont toujours très sympathiques icise réjouit ceux qui viennent à chaque édition. Il y a du monde là-bas, c’est animé, mais on n’est pas pressé et on peut discuter de ce qu’on déguste. On n’a pas l’impression d’être au Salon de l’agriculture de Paris, où il faut faire des chiffres. »
D’autre part, « Je dis d’emblée aux vendeurs que je ne viendrai pas acheter, du moins pas tout de suite. Mais cela fait partie du jeu et de l’ambiance des spectacles. »
D’autres, au contraire, viennent avec des idées d’achat déjà en tête. Véronique est venue récupérer un carton de bouteilles de vin. Mais là encore, elle souligne qu’elle « Soyez plus prudent qu’avant. Je me limite et je sais que si j’achète ces bouteilles, je ne prendrai rien d’autre. C’est dommage, car il semble y avoir beaucoup de choses appétissantes. »
Elle privilégie donc la qualité à la quantité. « Mais cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas nous amuser. Nous devons maintenir l’activité. Et puis on sait que, quand on débouchera ces bouteilles, ce sera pour des occasions spéciales. »
« Il faut soutenir les producteurs françaisclame de son côté Patrice, habitant de Saint-Cyr-sur-Loire. Charcuterie, vin, fromage, tout est un peu plus cher que les produits importés, mais c’est le prix de la qualité. Sans agriculteurs, les paysages ne seraient plus les mêmes. »
Il venait acheter de la charcuterie dans plusieurs régions de France. “Quand c’est bien, je ne suis pas chauvin”il plaisante. Mais il regrette surtout de constater que la proportion de jeunes dans le public n’est pas assez élevée à son goût. « Certains n’ont pas les moyens, je comprends, mais d’autres n’ont plus ce goût pour les produits artisanaux. C’est quelque chose qu’il faudrait réapprendre. »
Le salon gastronomique Mer et Vigne se poursuit au parc des expositions jusqu’au 25 novembre.
« Une relation humaine avec les producteurs »
Alors que les agriculteurs se mobilisent partout en France pour réclamer de meilleures conditions de travail et des rémunérations plus justes, certains artisans mettent en avant leur proximité avec les agriculteurs. « Nous sommes en bons termes avec nos fournisseursindicates for example Annaïg Drouet, of Maison Drouet. Ce sont des petits producteurs, avec qui nous entretenons une relation humaine. Pour les tommes de mouton, notre fournisseur n’en produit que 150 par an par exemple. »
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