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des dizaines de manifestations ont lieu en , en plein procès pour viol de Mazan

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Lors de la manifestation parisienne contre les violences faites aux femmes, le 23 novembre 2024. ADRIENNE SURPRENANTE / MYOP/POUR « LE »

De Marseille à Paris, ils réclament un “surprendre” et un « loi-cadre globale » : plus de quatre cents organisations et personnalités appellent à manifester, samedi 23 novembre, contre les violences (sexuelles, physiques, psychologiques, économiques…) faites aux femmes. Des mobilisations qui surgissent après l’onde de choc provoquée par le procès extraordinaire pour viol de Mazan, où une cinquantaine d’hommes sont accusés d’avoir violé Gisèle Pelicot alors qu’elle était inconsciente, droguée à son insu par son mari.

A Marseille, à la mi-journée, environ huit cents personnes, selon la préfecture de police, dont de nombreux jeunes, se sont rassemblées sur le Vieux-Port pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles. « Brisons la loi du silence, la honte change de camp », « Non, c’est non » ou « Éduquez vos fils »pouvait-on lire sur des pancartes brandies par les manifestants ou posées au sol.

Des manifestations sont prévues dans des dizaines de villes, dont Paris, Bordeaux et Lille, à deux jours de la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes.

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“Le coupable, ce n’est ni moi, ni mes vêtements, ni le lieu”

Coiffée d’un bonnet violet tricoté pour l’occasion par sa mère, Beatriz Beloqui est arrivée à la Gare du Nord, à Paris, avec une dizaine de militantes du Collectif féministe Nord-Essonne pour faire entendre leur voix. « cri d’alerte » sur la violence contre les femmes. “On se lève, on part et on brûle tout”, “Je blâme l’homme, j’emmerde l’artiste”, “Pour que la honte change de camp #jesuisGisèle”ils s’affichent sur des panneaux faits à la main.

Celle qui participe aux marches #NousToutes chaque année depuis 2019 – toujours avec le même optimisme – espère que le procès pour viol de Mazan ouvrira les yeux des pouvoirs publics et “sortir les hommes du silence”. “J’espère que la condamnation sera appropriée, et qu’elle s’accompagnera d’une réelle prise de conscience politique”dit-elle.

Avant le départ du cortège parisien, la foule, déjà nourrie, s’éloigne en silence. Au centre, est annoncé un happening du collectif Le bruit qui court, qui entame une chorégraphie sous les applaudissements. “Le coupable, ce n’est ni moi, ni mes vêtements, ni le lieu”chantent les danseurs. « Le coupable, c’est vous, c’est la police, c’est l’État, la société, tout le patriarcat. »

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« Faire peur aux masculinistes »

Natacha, 26 ans, est venue seule à la manifestation, mais ” avec [sa] la colère et [sa] rage “. Le procès pour viol de Mazan ces dernières semaines a « a décuplé sa colère » concernant le traitement des victimes de violences sexuelles. Cette professeure de collège, qui tente d’inculquer la notion de consentement à ses étudiants en « Des gestes simples au quotidien »est venu pour « Montrons que nous sommes là, que nous serons toujours là et que nous n’allons pas abandonner ».

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« Faire peur aux masculinistes »c’est avant tout pour cela que Françoise Guichard s’est jointe à la manifestation. « Les digues ont cédé »lance celui qui dit « terrifié » par la montée des propos masculinistes, notamment de la part des États-Unis depuis l’élection de Donald Trump. A 70 ans, « [elle a] peur pour l’avenir »confie-t-elle, rappelant l’impact du procès pour viol d’Aix-en-Provence en 1978. Elle espère que le procès pour viol de Mazan permettra d’aller plus loin : « De quoi ont-ils besoin de plus pour réagir ? »

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Quatre cents organisations

Ce procès à résonance internationale « montre que la culture du viol est ancrée dans la société, comme la violence contre les femmes »a expliqué Amandine Cormier, de Grève féministe, lors d’une conférence de presse mercredi à Paris. « La violence patriarcale se produit partout, dans les foyers, sur les lieux de travail, dans les lieux d’études, dans la rue, dans les transports, dans les établissements de santé… »

L’appel à la mobilisation a été signé par plus de quatre cents organisations (Fondation des Femmes, Planning Familial, #NousToutes…) et personnalités (Angèle, Judith Godrèche, Vanessa Springora…). Les organisations syndicales de salariés – comme la Confédération générale du travail (CGT) et la Confédération française démocratique du travail (CFDT), dont les secrétaires générales, Sophie Binet et Marylise Léon, sont attendues à Paris – seront dans les cortèges.

« Les gouvernements successifs ont fait beaucoup de promesses, mais les moyens sont dérisoires et décroissants, l’action politique est quasi inexistante »déplorent les signataires. En novembre 2017, Emmanuel Macron a fait de l’égalité entre les femmes et les hommes une priorité. «grande cause du quinquennat»avec pour « premier pilier » la lutte « pour l’élimination complète de la violence contre les femmes ».

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Les associations demandent un budget annuel de 2,6 milliards d’euros

Un numéro d’appel d’urgence, le 39-19, à destination des femmes victimes de violences et de leur entourage, a été mis en place ainsi que le système Téléphonique Grand Danger et des bracelets anti-réconciliation. Des mesures saluées par les associations de défense des droits des femmes, qui les jugent cependant insuffisantes et exhortent le chef de l’Etat à changer de braquet.

Rappelant le soutien du président de la République à Gérard Depardieu, l’adoption au Sénat d’un projet de loi contre les transitions de genre chez les mineurs, Yéléna Mandengué, membre de #NousToutes, a appelé samedi à une “surprendre” : « Nous sommes tous concernés par les violences basées sur le genre. »

“Aujourd’hui, nous sommes très inquiets du financement des associations, nous fermons des bureaux”a déploré Sarah Durocher, présidente du Planning familial, lors de la même conférence de presse.

Les associations réclament un budget total de 2,6 milliards d’euros par an et un « loi-cadre globale » pour remplacer la législation actuelle qu’ils considèrent « fragmenté et incomplet ». La secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes, Salima Saa, a promis «des mesures concrètes et efficaces» pour le 25 novembre.

Ces mesures viseront, entre autres, à « améliorer les systèmes de référence » victimes, en particulier dans les zones rurales, pour renforcer «l’accueil et la prise en charge des victimes» par un « formation des acteurs de première ligne »a-t-elle précisé.

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Louise Vallée (avec AFP)

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