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« L’équipe est toujours à 80% de victoires »

Après une large victoire face aux Pumas (37-23), le sélectionneur des Bleus Fabien Galthié a félicité ses joueurs et s’est réjoui de ce tour victorieux, tout en délivrant quelques messages.

Quel souvenir gardez-vous de cette tournée victorieuse ?
C’était un rassemblement important. Il fallait retrouver une dynamique et être présent sur ces trois matches. C’est chose faite, avec un suivi de cette dernière réunion en seulement six jours. Nous avons affronté des équipes expérimentées puisqu’elles étaient ensemble depuis six mois. Notre défi était de trouver rapidement une organisation performante. Nous sommes donc satisfaits des résultats, notamment sur ce dernier match.

Est-ce une victoire contrôlée ?
Quand on gagne avec deux essais de plus que les Argentins, oui. Surtout compte tenu de leur performance sept jours plus tôt en Irlande. Après tout, tout est relatif. A la pause, avec 21 points d’avance, on pensait pouvoir être plus ambitieux en seconde période. C’était sans compter la capacité de réaction des Argentins et leur niveau actuel. Nous sommes donc très satisfaits de ce résultat.

Votre efficacité offensive est-elle le vrai point positif de votre tournée ?
Oui, mais nous pouvons faire mieux. Il nous reste encore des moments forts que nous n’avons pas terminés. Dès qu’on a respecté notre feuille de route, on a été dangereux et efficaces pour remonter sur le terrain, pour gérer le match et avoir, entre guillemets, le contrôle du match, notamment dans le money-time. Lors des deux derniers matches, nous avions le dessus. Aborder les 20 dernières minutes d’un match avec ce capital confiance, même si on n’est jamais à l’abri, c’est bien.

Vous avez dit vouloir développer votre jeu offensif, notamment pour cette raison. Êtes-vous là où vous vouliez être ?
Le jeu offensif n’est pas une structure isolée. Le jeu offensif dépend de notre capacité à conquérir le ballon dans les phases de conquête mais aussi dans les phases de combat comme les duels aériens. Cela dépend aussi de notre capacité à défendre. Il est donc difficile d’isoler notre jeu offensif de l’ensemble. Nous pouvons faire mieux, évidemment. Mais honnêtement, nous avons coché suffisamment de cases pour maîtriser ces 20 dernières minutes essentielles. Maintenant, nous ne nous payons pas assez, il y a place à amélioration. Plus important encore, ce que nous avons décidé de faire, les joueurs l’ont mis en œuvre. Pas besoin de cocher toutes les cases à chaque fois pour gagner.

Cette tournée victorieuse lance-t-elle vraiment le début de votre deuxième mandat ?
Je ne sais pas, je vois cela plutôt comme une continuité. Notre flèche du temps se poursuit après le quart de finale perdu contre l’Afrique du Sud. Ce match fait aussi partie de notre chemin. Inutile de séparer l’acte 1 de l’acte 2. L’équipe est toujours à 80% de victoire, malgré une année 2024 que certains disent plus ou moins réussie. Mais c’est une équipe avec des êtres humains, des blessures, des moments faibles, des moments forts. D’ailleurs, encore une blessure… Je suis bien triste pour Jean-Baptiste Gros qui est en pleine forme et qui se blesse lors d’un mouvement interdit. C’est ennuyeux.

Vos mots-clés sont-ils devenus émulation et concurrence et Charles Ollivon en est-il un symbole ?
Cela a toujours été le cas. Quand une équipe remporte 80% de ses matches depuis quatre ans, ce qui n’est jamais arrivé en , qui enchaîne 14 victoires, on peut penser que tous les joueurs qui la composent peuvent être titulaires. Il n’y a donc jamais de réconfort pour personne. Ne mélangeons pas les choses. L’émulation est saine. Accepter de porter ce maillot, c’est accepter de vivre de grands moments comme des moments difficiles ou des raisons en cause, personnelles ou collectives. Il n’y a jamais eu de zone de confort dans cette équipe.

Ces trois victoires vous permettent-elles de tourner la page après la tournée en Argentine ?
Non, cette tournée en Argentine fait partie de notre histoire. La victoire de Mendoza, avec une équipe avec 3 sélections en moyenne, a été complète. Malheureusement, nous avons ensuite dû jouer au rugby avec ce qui nous est arrivé. C’était très spécial. Mais cela fait partie de notre voyage. Nous sommes devenus un, contrairement à ce qu’on peut dire.

Cette tournée valide-t-elle aussi votre méthode de travail à 42 ans ?

La méthode des 42 permet d’élargir le potentiel de cette équipe, de préparer les joueurs susceptibles de rejoindre l’équipe. On l’a vu avec Marko Gazotti. Il a passé un mois avec nous, ce soir il fait sa première sélection en jouant la mi-temps contre l’Argentine. Romain Buros, est venu avec nous en Australie (2021), au Japon (2022), sans jouer. Il rentre contre les Noirs, il fait un super match. Cette méthode crée de l’émulation et de la qualité dans la formation. Avec notre calendrier, huit matches en hiver où on peut emmener les meilleurs joueurs, c’est ce que je préfère. La méthode A 42 aura été la base de nos huit années passées ensemble. Si nous en avons la possibilité, dans les accords FFR/LNR, pour nous c’est extraordinaire. Pour les joueurs aussi.

 
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