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Éditorial Paris
Publié le
22 nov. 2024 à 18h28
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Le cour administrative d’appel de Paris s’est prononcé en faveur d’un représentant du personnel d’une société de maintenance informatique du 10ème arrondissement de la capitale, qui avait fait l’objet d’une « licenciement disciplinaire » en 2020 pour avoir dénoncé « harcèlement » dans sa société.
Cet ingénieur d’études a été recruté en 2006. Plus récemment, il occupait le poste de chef de projet en développement logiciel. Il a également été élu délégué syndical et représentant syndical au comité social et économique (CSE).
Accusations injustifiées, attaques orales…
Le 8 janvier 2020, il envoie un courriel à son directeur général pour l’informer de son « inconfort » et sa « détresse ». Il a également exprimé son désir de le rencontrer afin de « trouver des solutions » pour résoudre les difficultés qu’il rencontrait : « depuis des semaines », le directeur des ressources humaines de l’entreprise – devenu « son supérieur hiérarchique » en janvier 2019 – l’avait « accusé à tort de étant à l’origine de l’invalidation des élections professionnelles 2018 de l’entreprise…
Le représentant syndical a également indiqué avoir été « agressé oralement », à plusieurs reprises « devant ses collègues » et même une fois « en présence » du même directeur général… Depuis début 2019, il avait également subi « du harcèlement moral ». » « quotidiennement » de la part de « quelques collègues » et « forte pression » de la part de son nouveau patron. Son « malaise » s’expliquait finalement par le « non-respect », par ces salariés, du « processus et modes opératoires ». «Ils gardent [m]”Il y a un court-circuit”, s’est-il plaint.
« Rapidement », le directeur général avait donc « proposé un rendez-vous », relate la cour administrative d’appel de Paris dans un arrêt du 30 septembre 2024 qui vient d’être rendu public. Mais l’ingénieur avait entre-temps été mis en arrêt maladie et n’avait « pas pu » l’honorer.
Une enquête interne pendant son arrêt maladie
Une enquête interne avait néanmoins été ouverte en son absence, et « 23 salariés » entendus ; l’intéressé « ne souhaitait pas » qu’il en soit ainsi. Le 4 mars 2020, le rapport concluait finalement au « caractère infondé des dénonciations » et à « la mauvaise foi dont il a clairement fait preuve ». Le requérant serait “à l’origine de la dégradation des conditions de travail de plusieurs salariés de l’entreprise” : plusieurs d’entre eux avaient “réitéré” leurs “plaintes” en signant des attestations” en ce sens.
L’entreprise a donc contacté l’inspection du travail pour pouvoir licencier ce « salarié protégé » par ses fonctions syndicales au vu de sa « dénonciation des mauvaise foiactes de harcèlement moral » et la « dégradation importante » […] relations de travail » liées à son propre « comportement ». Tout cela « a perturbé le bon fonctionnement de l’entreprise ».
L’inspection du travail a donné son feu vert à l’entreprise, mais le salarié évincé a ensuite obtenu gain de cause devant le tribunal administratif. Son employeur a alors contesté le jugement devant la cour administrative d’appel de Paris.
« Uniquement des faits concernant quelques collègues »
Mais « si ce mail évoque une situation de harcèlement moral, cela ne concerne que des faits concernant quelques collègues sans plus de précisions et non […] afin qu’une enquête puisse être menée”, répète la cour administrative d’appel de Paris dans son arrêt.
« Le caractère imprécis de ces indications, qui illustraient des souffrances au travail que l’intéressé souhaitait porter à la connaissance de sa hiérarchie, ne peut être considéré comme révélateur d’une intention de nuire aux personnes identifiées dans le courrier électronique. »
« Contrairement à ce que considérait l’inspecteur du travail […]MX ne peut être considéré comme ayant formulé des accusations de harcèlement moral en connaissance de la fausseté des faits qu’il dénonce », a donc conclu le tribunal.
Même chose pour les « divers témoignages » de ses confrères qui faisaient état d’une « dégradation significative, à travers son comportement, des relations de travail » : ils « n’identifient que des faits disparates qui sont imprécis, non datés et non détaillés, ont relevé les juges. Pour certains, ils sont […] uniquement mentionnées indirectement et non par les salariés concernés qui ne sont pas identifiés. » Leurs témoignages « ne font que caractériser l’existence d’une situation conflictuelle », résument-ils.
Le feu vert donné par l’inspecteur du travail à ce licenciement pour « faute » est donc bien annulé, et l’entreprise devra verser 2 000 euros à son représentant syndical pour ses frais de justice. L’entreprise a jusqu’au 30 novembre 2024 pour saisir le Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative française.
/CB (PressPepper)
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