« On a mis la maison sur le trottoir ! » : le slogan des militants de la Ligue des droits de l’Homme, vendredi 22 novembre au soir, lors d’un rassemblement devant la Préfecture de Côte-d’Or. Ils étaient une cinquantaine à mobilisermalgré le froid, pour protester contre la mise à la rue de deux famillesoriginaire de Djibouti et de Géorgie. Mercredi matin, ils ont été expulsés du centre d’accueil pour demandeurs d’asile où ils résidaient, car leur demande d’asile avait été rejetée. Trois adultes et quatre enfants, âgés de 9 à 12 ans, se sont retrouvés à la rue, sans solution d’hébergement.souligne la Ligue des droits de l’homme.
Alors pour dénoncer cette situation “inhumain”, les manifestants ont organisé une « maison » sur le trottoir de la Préfecture de la Côte-d’Or à Dijon, avec une table, deux chaises, des vêtements et des jeux pour enfants, “Puisque nous mettons les gens dehors, alors nous mettons la maison dehors !”explique Agnès Denis, la militante qui a eu l’idée de cette production. La situation de ces deux familles l’a beaucoup affectée : « J’ai souvent rencontré des gens qui vivaient dans des conditions précaires, dans des squats ou dans la rue, et c’est insupportable ! En hiver, c’est encore pire, c’est pire que jamais. »elle élabore. « J’ai un toit, j’ai du chauffage, donc j’ai beaucoup de chance, et je pense que nous devrions tous être là pour dire que nous ne sommes pas d’accord et pour partager ce que nous avons à partager. Je suis grand-mère, j’ai 63 ans, et si j’avais des enfants ou des petits-enfants à sauver, je traverserais les frontières pour leur donner à manger. Nous ne pouvons pas continuer ainsi ! nous faisons tomber la planète entière.
« Un tel niveau de brutalité et de déshumanisation », pour la Ligue des droits de l’Homme
Selon la Ligue des droits de l’Homme, ces deux familles sont arrivées récemment en France pour fuir les situations dangereuses dans leur pays d’origine, et leurs enfants sont scolarisés. Pour Paul Garrigues, coprésident de la Ligue des droits de l’Homme à Dijon, mettre ces familles à la rue va à l’encontre des droits des enfants : « Jusqu’à présent, quand les gens n’étaient plus dans un système, on ne les mettait pas à la rue sans au moins se soucier de l’endroit où ils allaient dormir la nuit, surtout quand il y a des enfants et qu’on est en plein hiver »fait-il remarquer. « Nous n’avons jamais vu cela, un tel niveau de brutalité et de déshumanisation ! Finalement, il y a encore quelqu’un, quelque part mais ce ne peut être que dans les services de l’Etat, qui a décidé qu’on pouvait mettre les enfants à la rue quand il commence à geler, sans se poser la moindre question sur le danger qu’ils courent, car c’est un réel danger. Un des enfants venait de sortir ! ‘hôpital.”
« La France est toujours signataire de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant ! Il existe des droits humains universels et fondamentaux, notamment lorsqu’il s’agit des enfants, qui doivent primer sur toute considération de la situation administrative des personnes. »il croit. Depuis mercredi, ces deux familles sont hébergées par l’association SOS Refoulement : “On a fait ce que l’Etat devait faire : on a pris de l’argent sur le budget de l’association, de l’argent qu’on n’a pas vraiment de toute façon, pour leur trouver un hébergement provisoire dans un AirBNB pour le week-end, pour leur éviter de dormir dehors. Mais après, on je n’en pourrai plus ! les moyens de remplacer les responsabilités de l’État »dit Paul Garrigues.
Contactée par France Bleu Bourgogne, la Préfecture de Côte-d’Or a répondu que « les deux familles ont vu leur demande d’asile rejetée et se trouvent donc en situation irrégulière sur le territoire français, ce qui les oblige à quitter le logement qu’elles occupaient“, et qu’un appareil « une aide au retour volontaire leur a été proposée mais ils n’y ont pas donné suite ». La Préfecture ajoute que “ces familles peuvent appeler le 115” pour trouver un hébergement d’urgence.
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