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Les brasseries artisanales résistent dans le Gers malgré les bouleversements

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Malgré quelques turbulences ces dernières années, l’industrie brassicole gersoise est bien vivante. Jeudi, une quarantaine de brasseurs artisanaux de la région étaient réunis à Gimont.

Depuis une dizaine d’années, le marché de la bière, plus précisément celui de la bière artisanale, est en plein essor. Depuis une décennie, nous avons vu fleurir ici et là de petites brasseries artisanales proposant du blond, du brun, du blanc, de l’ambré, chacune avec sa méthode et son savoir-faire, ses saveurs et sa touche d’originalité.

Dans le Gers aussi, le marché a progressé. On compte aujourd’hui 16 brasseries artisanales dans le département, un nombre important pour une agglomération de moins de 200 000 habitants. Il y a dix ans, il n’y en avait « que » quatre.

Une progression qui arrive presque à saturation, et qui demande de l’organisation, comme le démontre Alexis Champoiseau, à la tête de la brasserie gimontoise Jean Brasse. Dans le nouveau bâtiment que vient d’acquérir et d’intégrer la plus grande brasserie artisanale du Gers, une quarantaine de brasseurs, membres de l’association Brio, brasseurs indépendants d’Occitanie, se sont réunis jeudi 21 novembre.

Les brasseurs artisanaux de l’association Brio se sont réunis jeudi à Gimont.
DDM

« Cela fait 6 ans que l’association a été créée. Nous nous réunissons une fois par trimestre, pour discuter, faire le point. On s’entraide, on mutualise. L’idée est de progresser ensemble. Si nous améliorons ensemble la qualité de nos produits, l’ensemble du secteur en profite. Au contraire, si nous travaillons chacun dans notre coin, et pour certains la qualité n’est pas au rendez-vous, telle est l’image de la bière artisanale. dans son ensemble qui souffre même. si nous sommes tous compétitifs sur un marché concurrentiel, nous avons bien plus à gagner à travailler main dans la main », assure le brasseur.

Un marché en croissance

Mais ces dernières années n’ont pas été bonnes pour la profession. La guerre en Ukraine et la flambée des prix qui a suivi ont également fait beaucoup de mal aux brasseurs, ainsi qu’à de nombreux artisans. « Nous sommes de gros consommateurs de gaz et d’électricité. Les verriers, dont nous dépendons pour nos bouteilles, ont doublé leurs prix en quelques années. Nous avons également dû augmenter les nôtres tout en baissant nos marges », ajoute Alexis Champoiseau.

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Les prix de l’énergie augmentent, ceux des bouteilles en verre et des matières premières aussi, avec une baisse concomitante de la consommation de bière artisanale, de quoi se réjouir… « Avec l’inflation, les gens se tournent moins vers nos produits, plus chers que la bière industrielle. En 2021, nous étions chez Jean Brasse à 900 hectolitres, c’était la meilleure année. Là, nous sommes à 600 hectolitres pour 2024, soit une baisse d’un tiers.

Des difficultés donc, mais le secteur résiste comme il peut, affirme Eric Bille, patron de la brasserie artisanale La Braxéenne à Pujaudran, et président de l’association Brio.

« Après le covid, ça a été dur et 10 % des brasseries ont malheureusement fermé en Occitanie. Mais les chiffres parlent d’eux-mêmes. Quand j’ai commencé il y a 11 ans, nous étions une soixantaine en Occitanie, et aujourd’hui nous sommes environ 280. Et le marché de la bière artisanale qui correspondait à l’époque à 4 ou 5 % du marché national, représente aujourd’hui 7 à 8 %. des clients et des microbrasseries continuent de se créer », relativise Eric Bille.

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