Dès aujourd’hui et tout au long du week-end, les bénévoles des banques alimentaires sont mobilisés pour la grande collecte nationale. Une collection plus importante que jamais alors que la précarité augmente.
Son n°1 – La grande collecte de la Banque Alimentaire démarre aujourd’hui dans 182 magasins du Bas-Rhin
Jean Serrats – président de la banque alimentaire du Bas-Rhin
Avant d’entrer dans le vif du sujet Jean Serrats, quel est le rôle de la banque alimentaire ?
La banque alimentaire du Bas-Rhin, comme les autres banques alimentaires en France, est le premier acteur de la lutte contre la précarité alimentaire. Notre fonction est très simple, nous sommes logisticiens, nous collectons les denrées alimentaires, nous les trions, nous les stockons dans nos entrepôts puis nous les redistribuerons aux associations partenaires qui à leur tour les remettront aux bénéficiaires finaux. Nous sommes donc des intermédiaires logistiques entre les sources de nos approvisionnements et les associations qui distribueront ces produits.
Ce week-end vous serez présents dans 180 magasins du Bas-Rhin, comment fonctionne la collecte ? Avez-vous des besoins particuliers ? Acceptez-vous tous les dons ?
Cette année nous serons présents dans 182 points de vente, soit la quasi-totalité des grandes surfaces du département. Comment est-ce organisé ? C’est une grosse organisation puisque pour pouvoir couvrir tous ces magasins nous avons près de 5 000 bénévoles, donc il faut les trouver pour organiser tout ça, donc c’est une opération sur laquelle on commence à travailler presque 6 mois à l’avance.
Concernant les produits que nous souhaitons valoriser, ce sont évidemment produits secs non périssables, produits alimentaires mais aussi produits d’hygiène ou produits infantiles.
Aujourd’hui on le sait, de plus en plus de ménages demandent de l’aide aux associations. L’année dernière, les Restos du Cœur, on s’en souvient, avaient annoncé qu’ils allaient revoir leurs barèmes car l’association ne parvenait plus à répondre à toute la demande, comment gérez-vous ça de votre côté ?
Nous partageons la même problématique que nos amis des Restos du cœur, qui est très simple : en aval il y a une véritable explosion du nombre de bénéficiaires. Dans le département, nous assistons depuis 3 ans à une presque doublement des demandes des associations et en amont les grands magasins qui ont tendance à donner de moins en moins aux acteurs comme nous. Pour vous donner une idée, fin octobre nous sommes en baisse de ce que nous appelons les collectes quotidiennes d’environ 20%.
Avez-vous une explication à cela ?
La raison principale est double. D’une part, les grands magasins gèrent de plus en plus leurs approvisionnements et leurs stocks, ce qui fait qu’ils se retrouvent avec de moins en moins d’invendus et d’autre part, de plus en plus de grands magasins, ont des opérations du type « Too good to go », ou short-date. départements. Cela signifie que les quantités qu’ils peuvent mettre à notre disposition sont de plus en plus limitées.
Les gens sont-ils toujours aussi généreux ou avez-vous constaté une baisse des dons ?
En termes de générosité du public, les dons restent à peu près les mêmes en valeur absolue, mais il s’avère que nos donateurs sont confrontés aux mêmes problèmes que tout le monde, à savoir une inflation relativement importante, notamment sur les produits alimentaires. , donc un donateur qui aurait décidé par exemple de nous donner 20€ de produits, si on assiste à une inflation des produits alimentaires de l’ordre de 10 à 15% par an, année après année ces 20€ généreront en quantité moins que les produits de l’année précédente, ce qui fait qu’on se retrouve avec des tonnages un peu justes.
Avez-vous encore besoin de bénévoles ?
Pour ce week-end, heureusement, tout est organisé et il serait bien difficile d’ajouter des bénévoles à un plan déjà prévu depuis longtemps. Nous pourrions avoir besoin de bénévoles pendant la période de tri. Nous allons, pendant ces 2 jours et demi, récolter l’équivalent de 12% de tout ce que nous distribuerons sur toute l’année, c’est énorme, c’est l’équivalent dans le Bas-Rhin de près de 500 000 repas et donc nous aurons certainement besoin de bénévoles pour donner un peu d’aide pour le tri post collecte.
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