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Combien de morts faudra-t-il dans la Manche avant que les États français et britanniques n’en assument la responsabilité ?

Si ce naufrage reste celui qui a fait le plus grand nombre de victimes, l’année 2024 a battu un triste record. Depuis le début de l’année, au moins 70 personnes ont perdu la vie ou ont disparu en tentant la traversée. Les morts ne s’arrêtent pas. Pire encore, leur nombre augmente.

Cette année, Rola, une petite fille de 7 ans, est morte noyée dans un canal devant ses parents et ses frères aînés, sans même avoir atteint la Manche. Maryam, un bébé de quatre mois, est morte noyée. Mansur, un enfant de 2 ans, est mort par asphyxie. Des dizaines d’enfants, de femmes et d’hommes sont morts à la frontière franco-britannique après avoir fui les conflits, la pauvreté, les persécutions ou simplement parce qu’ils poursuivaient l’espoir d’une vie meilleure sur les rives. Anglais.

Il y a peu, Bruno Retailleau, nouvellement nommé ministre de l’Intérieur, avait poussé l’indécence à son paroxysme lors d’un entretien avec son homologue britannique, qualifiant les décès survenus au cours des semaines précédentes de « conséquences néfastes ». » de « l’efficacité » de la police.

Ces décès ne sont ni le fruit du hasard ni de simples dommages collatéraux. Elles sont les conséquences directes des politiques migratoires sciemment mises en place par les pouvoirs publics français et britanniques pour rendre impossible la vie des exilés sur la côte nord.

En effet, depuis 2021, les gouvernements français et britannique se sont engagés dans un coûteux projet de militarisation de la frontière, qui n’a fait qu’exacerber les souffrances, rendre la vie des exilés toujours plus précaire et accroître les risques. et la dangerosité des passages, au lieu d’ouvrir des voies de passage légales et sûres entre les pays.

Chaque nouvelle mesure répressive ne fait qu’aggraver la situation

La politique de démantèlement systématique des espaces de vie à l’œuvre sur la côte nord a pour seule conséquence d’accroître la précarité et la vulnérabilité des personnes vivant dans les camps. Kazhall, par exemple, qui a perdu la vie avec ses trois enfants le 24 novembre 2021, avait été expulsée par la police du camp de Grande-Synthe la semaine précédant le drame. Dans le même temps, la multiplication des obstacles aux passages a pour corollaire d’augmenter la dangerosité des passages et de rendre le business des passeurs toujours plus lucratif.

Ces politiques n’empêchent pas la migration. Ils forcent simplement les gens à emprunter des itinéraires toujours plus dangereux et meurtriers : jusqu’où devront-ils aller ? -, et participer à l’enrichissement des réseaux de passeurs – quand cela s’arrêtera-t-il ?

À cela s’ajoute une autre injustice : trois ans après le naufrage du 24 novembre 2021, aucune enquête sérieuse n’a été menée à bien. Certaines, promises, n’ont même pas été réalisées, tandis que d’autres ont été entravées ou entravées. Ni les responsabilités n’ont été clarifiées, ni la vérité révélée. Cette inaction constitue un outrage aux familles des victimes et une négation de la dignité humaine. Justice doit être rendue pour que ces personnes ne soient pas seulement connues sous le nom de chiffres, mais véritablement reconnues comme des êtres humains dont la mémoire mérite le respect.

Nous, organisations humanitaires et de défense des droits humains, associations et citoyens, refusons l’indifférence et exigeons justice pour les disparus, dignité pour les vivants et accès à des voies légales et sûres pour mettre fin à ces drames.

Ces drames ne peuvent continuer à s’accumuler sans que la militarisation de cette frontière soit remise en cause, via une escalade des mesures répressives (kilomètres de barrières, barbelés, drones, multiples patrouilles de police, avions Frontex) ayant pour conséquence d’accroître les risques auxquels s’expose son franchissement. . Nous soutenons les actions menées par les proches et les familles des victimes devant la justice pour que la vérité éclate sur le déroulement exact de cette nuit meurtrière, que tous les responsables soient identifiés et que justice soit rendue. Nous exigeons une réforme profonde et urgente des politiques migratoires, fondée sur les principes d’humanité et de respect du droit international, notamment l’obligation de secourir les passagers d’un bateau en difficulté et de débarquer les personnes dans un lieu sûr. dès que possible.

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  • Premiers signataires :Anne Savinel-Barras
  • Président, Amnesty International Fanélie Carrey-Conte
  • General Secretary, La cimade Dr Jean-François Corty,
  • Président de Médecins du Raphaël Torlach
  • France mission manager, Médecins sans Frontières Yann Manzi,
  • Co-fondateur, UTOPIA 56 Pierre-Antoine Gelot,
  • Président de l’Auberge des Migrants Steve Smith,
  • Président, Care4Calais Clémence Sonet,
  • responsable de programme, Aide collective Bruno Morel,
  • président d’Emmaüs France Sylvie Desjonquères-Heem,
  • Administrator, Maison Sésame Saad Bouhsina,
  • Président du comité local de Dunkerque du MRAP Lily MacTaggart,
  • Coordonnatrice plaidoyer, Projet Play Caroline Cottet,
  • Présidente, Centre des femmes réfugiées Marie-Charlotte Fabié,
  • Directeur France, Safe Passage International Nathalie Perlin,
  • Membre du conseil d’administration, Terre d’errance Noémie Cassiau,
 
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