l’essentiel
Pour certaines entreprises locales, les blocages des agriculteurs à la frontière espagnole ne sont pas sans conséquences financières. Voici le témoignage d’un spécialiste du transport qui transporte des céréales de l’Occitanie vers l’Espagne. Il s’estime “pris en otage”.
« En janvier et février, nous avions déjà dû arrêter notre activité en raison du mouvement de colère des agriculteurs. Nous avions perdu du chiffre d’affaires, mais il fallait continuer à payer les chauffeurs ! Ce chef d’entreprise audois, dont l’activité principale consiste à acheminer des céréales du département, de la région toulousaine et de toute l’Occitanie vers les exploitations agricoles espagnoles, est déçu. En cause, la reprise de la mobilisation des agriculteurs et des barrages comme ce mardi 19 novembre au Boulou, à la frontière agricole.
« Selon les informations des syndicats, les barrages routiers des agriculteurs à la frontière espagnole sont filtrants. Mais la réalité est qu’ils bloquent : nos camions ne peuvent pas traverser la frontière et nous en avons 6 à 7 par jour qui font le trajet. Chacun transporte 30 tonnes de blé, sorgho, maïs, etc. pour nourrir le bétail des fermes espagnoles. Au retour, nous transportons des matières minérales comme du sable ou de la chaux pour les professionnels qui les réalisent. revêtements de façades, filtration de l’eau… Donc indirectement, d’autres entreprises françaises sont également pénalisées.
Des camions arrêtés pour éviter d’être bloqués à la frontière
Hier, l’entrepreneur audois a compté « Neuf camions bloqués sur les routes. Nous en avons arrêté d’autres pour qu’ils ne restent pas bloqués à la frontière espagnole. Pour compenser cette perte d’activité et éviter d’être à l’arrêt complet, nous essayons d’avancer les livraisons aux clients voire d’assumer d’autres missions que nous n’avons pas forcément l’habitude de réaliser. Donc, « Nous nous sentons prisonniers à chaque fois qu’il y a une manifestation. Nous comprenons la colère des agriculteurs. Mais leur action nuit à d’autres entreprises françaises et locales. Mais nous soutenons également les familles.
Lors du premier mouvement paysan du début de l’année, « nous avons perdu 100 000 € de chiffre d’affaires et au moins 20 000 € de coûts supplémentaires avec les salaires des chauffeurs, les frais de déplacement… ». Maintenant, «Si nous annonçons la levée des blocus, nous ne savons pas vraiment combien de temps durera l’action des manifestants. Cela ne met peut-être pas l’entreprise en danger pour le moment, mais ce sera une année compliquée. Et si nous n’avons pas un bon bilan, il faudra l’expliquer au banquier. Avec de graves conséquences sur le plan économique et humain.
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