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Les pesticides autorisés en Europe devraient « être autorisés aussi en », insiste le ministre de l’Agriculture

“On ne peut pas considérer que les 26 autres pays européens qui accordent des autorisations de traitements (phytosanitaires, NDLR) le font au mépris de la santé de leur population”, a poursuivi Annie Genevard.

La ministre de l’Agriculture Annie Genevard, en visite jeudi dans le Pas-de-Calais, a une nouvelle fois estimé que les pesticides autorisés en Europe devaient l’être. “aussi en afin d’assurer la “durabilité” des filières agricoles françaises. “On ne peut pas considérer que les 26 autres pays européens qui accordent des autorisations de traitements (phytosanitaires, NDLR) le font au mépris de la santé de leur population”a déclaré la ministre lors d’un point presse suite à sa visite dans une ferme d’endives à La Couture, près de Béthune. “Alors pourquoi avons-nous des surtranspositions, telle est la question”a-t-elle déclaré avant d’ajouter que “le débat aura lieu au Parlement”. “C’est une question compliquée mais je me place résolument du point de vue des producteurs, je ne veux pas laisser les producteurs dans le désarroi voire le désespoir face à la perte de leurs filières”fait valoir le ministre.

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Concurrence déloyale

C’est le premier déplacement d’Annie Genevard dans la région depuis le début lundi d’une mobilisation nationale des agriculteurs, qui estiment ne pas recevoir suffisamment d’aides de l’État, ni assez rapidement, pour vivre décemment de leur exploitation. Les propos d’Annie Genevard sur les pesticides font écho à ceux tenus mercredi 20 novembre par le Premier ministre Michel Barnier. « Chacune de ces surtranspositions, lorsqu’elle n’est pas justifiée, crée quelque part une concurrence déloyale que nous créons nous-mêmes à l’encontre de nos propres entreprises agricoles, artisanales ou industrielles »a-t-il déclaré devant le Sénat.

« Nous allons examiner chacune de ces surtranspositions. Je préfère que cela fasse l’objet de travaux bicaméraux, entre les deux chambres… Et qu’on mette fin à ceux qui ne se justifient pas aujourd’hui et qui créent cette concurrence déloyale »a ensuite ajouté Michel Barnier. Interrogé par l’AFP pour savoir si le gouvernement était prêt à réautoriser l’acétamipride ou d’autres produits phytosanitaires demandés par les producteurs, Matignon a indiqué mercredi : « Le sujet des pesticides est actuellement en cours d’arbitrage ».

Rechercher des solutions alternatives

Sur le terrain, l’alliance syndicale majoritaire FNSEA-JA ainsi que la Coordination rurale défendent notamment le retour de l’acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes, réclamé par les producteurs de noisettes et de betteraves sucrières. Nocif pour les pollinisateurs, ce pesticide est interdit en France mais utilisé dans d’autres pays de l’Union européenne, notamment en Allemagne.

« Nous savons que nous sommes sur une voie au niveau européen et au niveau français pour réduire les produits phytosanitaires, mais il nous faut plutôt du temps pour trouver des solutions, et c’est là toute la difficulté aujourd’hui, ce niveau d’urgence n’est pas assez abordé.a encore estimé Annie Genevard. Le ministre a signé jeudi 21 novembre une subvention d’un million d’euros sur cinq ans à l’Association des producteurs d’endives de France (Apef) pour la recherche de solutions alternatives aux produits phytosanitaires. « Nous avons des petites mesures qui arrivent, mais ce que nous voulons, c’est toutes nos revendications, que nous puissions vivre sereinement de notre métier et regarder l’avenir »a réagi à l’issue de cette visite Lucie Delbarre, présidente de la FDSEA du Pas-de-Calais.

 
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