Le travail de Déborah Seghin et de ses collègues est concret. “Nous accompagnons les personnes en détresse vers l’emploi. Que ce soit à cause d’un burn-out, d’une addiction, d’une dépression, d’un trouble bipolaire, etc. Notre mission est de supprimer pour eux tout ce qui peut les empêcher d’accéder à l’emploi. Par exemple, une personne qui doit se rendre à un rendez-vous en bus et qui a de l’anxiété en prenant le bus, on l’accompagne..
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Chez AIGS, nous ne pensions pas que les choses allaient se terminer si soudainement. “Après les élections, on nous a dit que comme il y avait un risque de disparition de notre service, nous étions mis en garde à vue. Il y a eu ensuite des allers-retours avec le cabinet Jeholet et celui d’Yves Coppieters (ministre des Agents de Santé en Wallonie – NDLR) dont dépendent certains de nos emplois. J’y ai cru, même s’il nous paraissait évident que le nouveau gouvernement wallon allait s’impliquer.»explique encore notre interlocuteur.
Du côté du cabinet de Pierre-Yves Jeholet, on considère que l’AIGS n’a pas fait le nécessaire pour continuer alors même que c’était tout à fait possible. “Le Forem a décidé de changer un peu la donne en lançant un appel à projets pour poursuivre cette mission. Nous avons vérifié auprès du cabinet si l’AIGS était éligible à cet appel à projets et cela l’était. Je ne sais pas pourquoi elle n’a pas participé.explique le porte-parole du ministre.
Déborah Seghin explains that “Le Forem avait dit vouloir lancer cet appel à projets « santé mentale » pour nous récupérer si le gouvernement décidait de le supprimer. « Nous avons décidé de ne pas y répondre car les signaux venant du cabinet semblaient positifs et puis les conditions de « l’appel à projets étaient très compliquées »explique-t-elle.
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Le cabinet estime qu’il est encore plus difficile de comprendre pourquoi l’AIGS n’a pas répondu à cet appel à projets.qu’il était prévu d’augmenter l’aide aux demandeurs d’emploi ayant des problèmes de santé mentale puisque la nouvelle version est passée de 500 personnes aidées à 1 000″.
“Tu m’as sauvé”
Déborah Seghin déplore « un grand gâchis ». Elle s’inquiète surtout pour les personnes qui ont été accompagnées et qui ne le seront plus. “Nous pouvons les orienter vers leurs conseillers Forem, mais ils ne disposent pas des mêmes possibilités d’accompagnement que nous.elle conclut. Je pense à Monsieur C., 56 ans. Il a fondu en larmes en apprenant la nouvelle. Lorsque je l’ai rencontré il y a trois ans, il était engagé dans une âpre bataille avec son gestionnaire immobilier et vivait sans espoir de retourner un jour au travail. Aujourd’hui, il est en CDI, suit un traitement thérapeutique et le juge lui a même donné la possibilité de gérer son propre patrimoine. «Tu m’as sauvé», m’a-t-il dit. Et maintenant il se demande comment il va survivre sans nos rencontres, ces moments où je l’ai aidé à retrouver un peu de clarté. Je pense aussi au jeune V., dont le quotidien est une lutte sans fin contre sa psychose, et aux espoirs de ses parents qui rêvent encore d’un chemin « normal » pour leur fils.
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