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La importe-t-elle déjà « la moitié de ses fruits, légumes et poulets », comme le dit la FNSEA ?

Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, a affirmé sur franceinfo que la “importe 55% des poulets que nous consommons, 60% de nos fruits et 40% de nos légumes”.

Publié le 21/11/2024 08:22

Mis à jour le 21/11/2024 08:58

Temps de lecture : 2min

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Élevage de poulets à Madrid, Espagne. Illustration/ (KARRASTOCK / MOMENT RF)

La France importe-t-elle déjà une grande partie des produits qu’elle consomme ? C’est ce que déplore en tout cas Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA. Il est fermement opposé à l’accord commercial avec le Mercosur, notamment parce que la France importe déjà trop, selon lui. C’est ce qu’il a déclaré sur franceinfo, mercredi 20 novembre. « Aujourd’hui, en France, nous importons 55 % des poulets que nous consommons dans ce pays. Nous importons 60% de nos fruits, nos moutons, 40% de nos légumes. Nous importons 25 % de notre bœuf. le sujet est notre souveraineté alimentaire »conclut-il.

Ce que dit Arnaud Rousseau est en grande partie vrai. Les chiffres qu’il avance sont corrects ou proches de la réalité. Par exemple, sur le poulet, ce n’est pas 55 %, mais plutôt 50 % de produits importés. Quoi qu’il en soit, ces chiffres montrent clairement un déclin de la production agricole française en général, qui ne suffit pas à nourrir l’ensemble de la population. Mais ce n’est pas seulement une question de souveraineté alimentaire.

Prenons par exemple les fruits et légumes. Arnaud Rousseau a raison de dire que la moitié est importée. Mais ce qu’il ne précise pas, c’est qu’il s’agit en partie de denrées alimentaires qui ne poussent pas, ou très peu, en France. Par exemple, l’orange que vous pressez ce matin ou la clémentine que vous mangerez plus tard. Ces deux fruits sont majoritairement importés, tout comme les fruits exotiques. C’est également le cas des tomates. Les Français les trouvent toute l’année dans les magasins alors qu’en hiver ils ne peuvent pas venir de France, ils sont donc importés du Maroc ou d’Espagne. Il en est de même pour les kiwis, que l’on mange toute l’année, ce qui n’était pas le cas autrefois.

Pour la viande, les chiffres avancés par Arnaud Rousseau sont également plutôt vrais. Un peu moins de la moitié de la viande de mouton est importée. Pour les poules, une sur deux vient de l’étranger. Pour les volailles, les importations s’expliquent par une baisse de la production en France due à la grippe aviaire ces dernières années. La consommation est, dans le même temps, en nette augmentation, notamment parce qu’il s’agit d’une viande moins chère que le bœuf par exemple. Le bœuf est également l’une des viandes les moins importées. À peine 20 % de ce que nous consommons. La plupart du temps, cette viande rouge importée est servie dans les restaurants et les chaînes de restauration rapide. Par ailleurs, le Haut Conseil pour le Climat constate que« En 20 ans, les importations de préparations de viande et de volaille ont plus que quadruplé. L’importation de produits étrangers semble répondre en partie à la demande de l’industrie agroalimentaire et des circuits hors domicile.

 
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