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pourquoi les actions pourraient-elles se durcir en Lauragais ?

Par

Paul Halbédel

Publié le

20 novembre 2024 à 20h41

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Lundi 18 novembre, 21 heures Palettes, paille et pneus prennent feu sur le rond-point de la zone d’activités Borde Blanche, route de Gardouch, à Villefranche-de-Lauragais. Ce “le feu de la colère” a été allumée plus tôt dans la soirée par des agriculteurs de la région qui ont ensuite quitté les lieux. Huit pompiers, à bord d’un camion-citerne de grande capacité et d’un fourgon pompe d’une tonne, ont été dépêchés sur les lieux. Ils combattront les flammes pendant plusieurs heures, avant de revenir le lendemain matin éteindre les fumerolles qui s’échappent encore de ce qui reste du presque 15 m3 des déchets partis en fumée. Le soir même, des lumières ont également été allumées au rond-point D18 situé entre Préserville et Lanta ou à Cintegabelle. Mais aussi dans d’autres communes de Haute-Garonne comme Cazères, Luchon ou Carbonne.

Un début de mobilisation plutôt timide

Objectif des agriculteurs avec cette action : exprimer leur mécontentement et répondre à l’appel lancé par le Jeunes agriculteurs (ET) et le Fédération des Syndicats d’Agriculteurs (FDSEA) dans le cadre d’un opération intitulée « La campagne brûle »organisé ce soir-là.

Il doit marquer le coup d’envoi d’un une mobilisation qui pourrait se durcir dans les prochains jours. Et même durer dans le temps si les revendications du monde agricole n’étaient pas entendues rapidement par le Gouvernement. “Pour l’instant, nous n’envisageons pas de bloquer, mais la société civile doit comprendre l’importance d’acheter des produits français pour que nous puissions continuer à vivre et, pour eux, à manger correctement”, prévient Laura Serrèsagriculteur en Avignonet-Lauragais et président de la FDSEA 31 avant cette action.

Si le début de cette mobilisation a semblé plutôt timide, c’est aussi parce que de nombreux agriculteurs ont encore beaucoup de travail aux champs. Certains sont en plein semis et ne sont donc pas prêts d’abandonner leurs exploitations pour se lancer dans un mouvement qui pourrait s’éterniser. C’est le cas par exemple dans le secteur de Revel où aucune action n’était prévue ce lundi soir. “Nous n’avons pas réussi à mobiliser suffisamment de monde cette fois-ci”concède Lucas Pessatoprésident des Jeunes Agriculteurs du canton de Revel, contacté par Voix du Midi Lauragais. « Il faut dire que certains ont encore beaucoup de travail et vu les conditions météo annoncées, beaucoup préfèrent avancer avec des semis plutôt que de démontrer », justifie-t-il.

Le traité du Mercosur cristallise les tensions

Pourtant, la colère des agriculteurs est très palpable. Et il suffit d’une petite étincelle pour que ça se transforme en révolte. Cela pourrait être dû aux négociations en cours entre l’Union européenne et les pays d’Amérique du Sud. Mercosur autour d’un projet d’accord de libre-échange qui promet deouvrir un peu plus le marché européen aux produits latino-américains.

“La préoccupation actuelle, c’est le projet d’accord entre l’UE et le Mercosur”, explique Laura Serrès. Mais nous nous battons aussi pour le droit de vivre décemment de notre métier. Et çanous arrêtons d’importer en des produits qui n’ont pas le même niveau d’exigences que ceux qui nous sont imposés. »

Un durcissement des actions à prévoir ?

Les agriculteurs regrettent également que les 70 engagements pris par l’État en début d’année, suite à la forte mobilisation agricole fin 2023, n’aient pas tous été suivis d’actions concrètes. Et ça toutes les mesures annoncées ne sont pas forcément applicables ou appliquées.

Tout semble donc réuni pour assister à un durcissement des opérations menées par le monde agricole dans les semaines à venir, comme avait d’ailleurs été prévenu Mathieu Maronèsesecrétaire général adjoint des Jeunes Agriculteurs de Haute-Garonne, début novembre : « Cela va commencer doucement avec des démontages de panneaux à l’échelle locale par exemple, mais pas à grande échelle pour l’instant. Pas avant la fin du mois, du moins, où nous procéderons à de vrais blocages dans les grandes villes. »

Un mode d’action également privilégié par un autre syndicat agricole, le Coordination ruralequi annonce déjà son intention depuis plusieurs semaines « affamer et paralyser Toulouse » si ses revendications ne sont pas entendues au plus haut sommet de l’Etat.

Nouvelle mobilisation annoncée la semaine prochaine

Invité de Infos France ce mercredi 20 novembre 2024, Arnaud Rousseauprésident de la FNSEA, a confirmé que de nouvelles actions des agriculteurs auraient lieu Mardi 26, mercredi 27 et jeudi 28 novembre. Des manifestations qui se dérouleront « dans le respect des biens et des personnes », a précisé le patron syndical.

Ces nouvelles actions pourraient également être menées sur tout le Lauragais. Et ce, même dans les cantons qui n’ont pas pu se mobiliser ce lundi soir. « La situation risque de durer un petit moment, donc oui, on va bientôt se remobiliser »» dit le président des JA de Revel.

With Angélique Passebosc

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