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Dans l’Indre, les collectes de sang se font au compte-goutte

Frédéric Cagnato, président de l’association des donneurs de sang volontaires des communes de Poinçonnet, Arthon et Velles, ne cache pas son agacement. A l’issue de la collecte qui a eu lieu mardi 12 novembre 2024, où trois donneurs n’ont pas pu donner leur sang, il a tenu à faire connaître son mécontentement.

“Les donneurs ont été refusés car il n’y avait qu’un seul médecin et il ne pouvait pas réaliser plus de douze entretiens en une heure”, dit Frédéric Cagnato Le meilleur dans l’histoire, c’est que ces personnes avaient reçu ce matin-là des SMS indiquant un besoin urgent de sang. Ces mésaventures nous irritent d’autant plus qu’elles deviennent de plus en plus fréquentes. »

« Il faut adapter le nombre de rencontres en fonction de l’équipe présente »

Médecin responsable d’activité en Indre et Cher pour l’EFS (Établissement Français du Sang), Mélanie Bacanu était présente au Poinçonnet le 12 novembre. « Ce jour-là, j’étais accompagnée de trois infirmières mais j’étais seule pour réaliser les entretiens pré-don car il manquait une personne, explique le médecin. Lorsqu’il y a un souci de personnel, il faut adapter le nombre de rendez-vous en fonction de l’équipe présente. » Et quand on sait le manque de personnel de santé dans l’Indre…

Mais à Poinçonnet, le président Cagnato dénonce une usine à gaz avec obligation pour les donateurs de s’inscrire au préalable. « On nous a même menacé de ne plus venir au Poinçonnet si nous continuions à accepter des donneurs sans rendez-vous. Quand on entend ça, on reste sans voix, tempête le président de l’association Poinçonnoise. Il faut que les autorités supérieures comprennent qu’à Poinçonnet, avec ce système de rendez-vous obligatoire, on ne collecterait que 30 personnes par collecte au lieu des 70 que l’on fait en moyenne. »

Mélanie Bacanu connaît le problème mais pour les professionnels de santé, ce système est indispensable à leur organisation. « Il a été mis en place à l’époque du Covid, elle se souvient. Cela nous permet de mieux nous organiser, mais c’est aussi important pour les donateurs. »

Pour qu’une collecte soit organisée et que l’EFS la valide, il faut qu’une cinquantaine de personnes s’inscrivent au préalable. Sauf exceptions, comme celle organisée jeudi 14 novembre dernier dans les locaux de l’Adapei, à Châteauroux, à l’initiative de l’association des commerçants et entreprises du Cap Sud où trente dons, dont dix nouveaux, ont été effectués.

Il y a cependant des trous dans la raquette. Comme ce fut le cas à Lignac, le 31 octobre 2024. Au point que la présidente de l’Association des donneurs de sang de Lignac, Bernadette Tortiget a annoncé la fin des collectes dans ce village du sud de l’Indre.

Entre 18 et 70 ans

Ce n’est pas la seule commune du département où des problèmes de collecte ont mis fin à un grand élan de générosité. Ainsi, la fin des collectes à Chassignolles et Saint-Denis-de-Jouhet a été récemment annoncée. La dernière a eu lieu jeudi 7 novembre et a laissé un goût amer aux bénévoles.

Sans animosité, Mélanie Bacanu pointe le décalage entre les attentes des bénévoles de ces associations et les professionnels de santé qu’il faut dépêcher afin de réaliser une collecte dans de bonnes conditions. « En tant que professionnelle de santé, nous avons des horaires et des normes à respecter, elle insiste. Ainsi, pour les entretiens pré-don, nous sommes limités à quatorze par heure. Et nous avons des horaires à respecter. »

Si le nombre de dons reste constant dans le département, le travail de l’EFS, bien que contesté, est indispensable pour que les collections soient pérennes. Dans l’Indre, le vieillissement de la population est aussi un frein à l’organisation des collections. Mélanie Bacanu rappelle que l’on peut donner son sang entre 18 et 70 ans, pas au-delà.

 
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