On le voit ci-dessous, dans une vidéo du journaliste du Sablais, lors de son arrivée mouvementée au Tribunal en 2014 (déplacé ponctuellement aux Atlantes).
Aux Sables-d’Olonne, dans l’affaire Xynthia, René Marratier arrive à la Cour, entouré de journalistes et de photographes.
La route aurait dû être fermée par la police. Mais ce n’est pas le cas, ce qui est assez dangereux puisque certaines personnes ne font pas attention à la circulation.
Dès la 2ème minute, on aperçoit deux photographes qui – trop concentrés sur leur cible – prennent deux perches, heureusement en plastique….
Le procès s’est déroulé aux Sables d’Olonne à l’automne 2014 et a été suivi de condamnations à 4 ans de prison pour le maire René Marratier (3 ans de prison ferme et 1 an avec sursis avaient été requis), 2 ans de prison. peine de prison et 75 000 € d’amende pour Françoise Babin qui était adjointe à l’urbanisme, et 18 mois pour Philippe Babin, son fils. Le responsable de permanence à la Préfecture, Alain Jacobzoone, a été libéré.
Un appel a eu lieu à Poitiers 16 novembre 2015.
Une peine de prison était à nouveau nécessaire.
En première instance, l’ancien maire de La Faute-sur-Mer René Marratier a été condamné à quatre ans de prison. Cette fois, le procureur général Thierry Phelippeau avait requis deux ans ferme et deux ans avec sursis, avec en outre une éventuelle peine d’inéligibilité.
René Marratier a été condamné en appel à deux ans de prison pour « homicide involontaire » et « mise en danger de la vie d’autrui ».
Il avait donc obtenu le sursis.
10 ans après le drame de 2010, René Marratier s’est présenté aux élections municipales de La Faute sur Mer
Attaqué de toutes parts depuis le drame de Xynthia, puis encore récemment suite à l’annonce de sa candidature aux élections municipales de 2020 à La Faute-sur-Mer, René Marratier a compris qu’il ne pouvait continuer à refuser de prendre la parole alors que ses adversaires l’attaquaient. Par ailleurs, très récemment, le préfet de Vendée Benoît Brocart a publié un communiqué dans lequel il contestait la possibilité pour une personne condamnée à l’interdiction de toute fonction publique d’être maire (voir note 2).
Dans une intervention devant la Presse vendredi 21 février 2020 à La Faute-sur-Mer, il est revenu sur l’acharnement qu’il connaît et les raisons de sa candidature.
Et il a également décidé de contester juridiquement la vision du Préfet sur les possibilités d’exercer les fonctions de maire, et ce avec le soutien de Maître Jean-Baptiste Chevalier, avocat au tribunal de Rennes, » spécialisé en droit public et droit électoral. »
Pas abattu mais certainement très meurtri, René Marratier a exprimé sa profonde amertume face aux attentats : « à la propagande qui a façonné l’opinion publique et qui m’a fait vivre les années les plus difficiles de ma vie. »
« (À cause de cela) je suis devenu aux yeux de beaucoup de gens un meurtrier, un monstre, une abomination. »
Pour s’expliquer et se clarifier, il a lu des extraits de l’arrêt de la cour d’appel de Poitiers, précisant qu’il ne s’agissait pas de ses propos mais de ceux du président de la cour d’appel :
« René Marratier n’est pas condamné pour avoir sciemment exposé ses électeurs à un danger mortel (…). Ses erreurs étaient de jugement et ses erreurs d’imprévoyance (…). Ils sont indirectement liés au dommage, c’est-à-dire que, s’ils ont participé à sa production, ils n’en ont pas été la cause directe et exclusive, ni même majoritaire (…).
Ces fautes ne provenaient pas de René Marratier, ni d’une intention de nuire, ni d’une volonté de favoriser ses intérêts personnels ou de s’enrichir au détriment de ses constituants ou des tiers (…).
Il a été confirmé dans ses options erronées par les erreurs et les atermoiements des agents de l’Etat dans le département, même si, conscient des limites techniques de ses services, il avait fait appel à eux dans le cadre de conventions d’assistance, et pas seulement en matière d’urbanisme. mais aussi en termes d’aménagement et de routes. (….)
(….) »
On le voit, René Marratier a décidé de se défendre contre la rumeur, contre les rumeurs, qui laissent entendre – à ses yeux – qu’il en serait directement responsable et qu’il aurait failli pour des intérêts personnels.
Et c’est pourquoi il s’en prend à l’État, aux agents publics et aux responsables de la DDE en relisant haut et fort des extraits symptomatiques de cet arrêt.
Concernant sa candidature, il l’explique par « la gestion municipale catastrophique des six dernières années, l’absence de débat sur le plan pluriannuel de construction et le rejet du dialogue démocratique avec la majorité sortante. »
Et son envie de dresser une liste » au service des habitants, pour la croissance, le rayonnement, l’attractivité et la valorisation de notre territoire. »
S’il ne l’a pas écrit, on l’a compris lors de la conférence de presse : il a été au pouvoir pendant 25 ans et on sent que ne pas être au pouvoir lui manque. Un moyen sans doute aussi, selon nous, de pouvoir redonner de la voix face aux attaques qu’il subit.
Enfin, avec l’aide de l’avocat Jean-Baptiste Chevalier, il conteste la vision juridique du Préfet, et considère que la fonction de maire reste un mandat purement électif malgré les fonctions deofficier d’état civil et officier de police judiciaire, considérant que le Préfet avait négligé l’article 131-27 du Code pénal qui mentionne qu’en ce qui concerne l’interdiction d’exercer toute fonction publique ” cette interdiction n’est pas applicable à l’exercice d’un mandat électif.«
Comme nous le disions plus haut, ce sont ses vérités, René Marratier disant vouloir rétablir la vérité. Pas sûr que ses adversaires politiques, ou tout simplement ses adversaires, prennent cela au pied de la lettre.
Lors de ces élections municipales de 2020, René Marratier a obtenu 277 voix.
Deux listes ont été déposées, dont celle de Marratier. C’est la liste de Laurent Huger qui est sortie victorieuse.
Celui de René Marratier n’a obtenu aucun poste.
En aucun cas, René Marratier ne pouvait être maire ou adjoint au maire.
Il avait en effet été condamné à une interdiction d’exercer toute fonction publique.
Une analyse juridique réalisée à la demande du préfet Benoit Brocard conclut ainsi :
En vue des prochaines élections municipales, la préfecture de Vendée est interrogée par la presse sur la possibilité d’être élu maire ou adjoint au maire d’une personne condamnée à une interdiction définitive d’exercer des fonctions publiques en vertu de l’article L 221-8 du code pénal.
La question se pose au sujet de l’exclusion du champ de cette interdiction posée par l’article L 131-27 du code pénal pour l’exercice d’un mandat électif.
Après consultation des administrations centrales compétentes, la préfecture de Vendée souhaite faire connaître l’analyse de l’Etat sur cette question juridique.
Si le mandat de conseiller municipal est bien un mandat électif, ce n’est pas le cas des fonctions de maire. En effet, le maire est un agent de l’Etat sur le territoire de sa commune, notamment en qualité d’officier de l’état civil et d’officier de police judiciaire, ce qui fait de la fonction de maire une fonction publique au sens du code pénal.
Cette analyse s’applique aux fonctions d’adjoint au maire, puisque c’est un adjoint qui reçoit les pouvoirs qui lui sont délégués par la loi.
Dans ces conditions, une personne condamnée à une interdiction définitive d’exercer une fonction publique ne peut valablement prétendre exercer la fonction de maire ou les fonctions d’adjoint au maire qui impliquent l’exercice de missions d’agent de l’État.«
Dossier réalisé par :
Philippe Brossard-Lotz
Le Journaliste Sablais
[email protected]
Vidéos de 2020
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