En mai et août derniers, une souche mutante du poliovirus, dérivée d’un vaccin oral, a été trouvée dans les eaux usées de plusieurs stations d’épuration en Guyane. L’ARS a lancé des campagnes de rattrapage auprès des professionnels exposés et des enfants.
Un contrôle qu’on a tendance à oublier… Nos vaccins sont-ils à jour ? Bien qu’aucun cas de poliomyélite n’ait été signalé sur le territoire guyanais, un lot d’échantillons d’eaux usées provenant de Guyane a récemment révélé la présence d’un poliovirus dérivé d’un vaccin.
Suite à cette découverte, l’Agence Régionale de Santé a lancé une campagne de rattrapage vaccinal contre la poliomyélite dans les secteurs où les prélèvements concernés ont été effectués : Cayenne, Rémire-Montjoly, Matoury et Saint-Georges de l’Oyapock.
Cette nouvelle a amené Pierre-Yves Carlier, un patient, à rappeler : “Quand il y a eu l’annonce du virus de la polio il y a quelques jours, cela m’a rappelé que j’aurais dû le faire l’année dernière, c’est pourquoi j’ai pris rendez-vous à la pharmacie.” C’est désormais chose faite.
Mais comment ce virus s’est-il retrouvé dans nos eaux usées ? Louis Valantin, pharmacien au service de veille et de sécurité sanitaire de l’ARS, a une théorie :
Il peut y avoir une certaine circulation de ce virus en Guyane car le plus souvent la maladie est asymptomatique. Mais on sait que chez nos voisins, au Brésil, au Suriname, en Haïti, nous utilisons un vaccin oral, que l’on retrouve dans les selles. Le virus contenu dans ce vaccin peut muter dans la nature et devenir contagieux.
Depuis la détection du poliovirus dans les eaux usées, l’ARS a renforcé sa vigilance. « Il n’y a pas d’inquiétude à priori. Aujourd’hui, il n’y a aucun cas ou cas suspect. Mais pour éviter la propagation, il faut renforcer au maximum la vaccination », ajoute Louis Valantin.
Il est toutefois conseillé aux soignants de surveiller les cas de paralysie. Un recensement des vaccinations des enfants a également été réalisé dans près de 80 écoles. Enfin, les professionnels du secteur de l’assainissement sont encouragés au rappel. Tout le monde n’est pas à jour.
« La population n’est pas toujours bien vaccinée, qu’elle soit professionnelle ou étudiante. Il est nécessaire d’organiser un rappel”, indique le pharmacien au sein du service de veille et de sécurité sanitaire de l’ARS. Jusqu’à mi-décembre, une campagne de rattrapage est organisée auprès des professionnels. Elle aura lieu à partir de mi-janvier dans les écoles.
Selon les explications de Claire Grenier, médecin chargée de la stratégie vaccinale à l’Agence régionale de santé de Guyane, la poliomyélite est une maladie liée à un virus qui peut entraîner dans certains cas des symptômes très graves, notamment une paralysie, qui laissent des séquelles à vie.
On l’attrape lorsqu’on est en contact avec le virus, soit par contact avec les eaux usées, soit par transmission directe d’une personne contaminée par des mains sales, soit par transmission fécale-orale et éventuellement par transmission interhumaine. homme.
Elle ajoute : «la seule façon de s’en protéger est la vaccination. La primo-vaccination est obligatoire pour les enfants : à deux mois, à quatre mois, à onze mois. Il y a un rappel à six ans puis entre 11 et 12 ans. Enfin, le rappel a lieu à 25 ans, 45 ans, 65 ans et enfin tous les dix ans.“
Related News :