Le compte TikTok d’Ophenya est toujours inaccessible. Douze jours après que l’influenceuse française, de son vrai nom Ophélie Vincent, ait été bannie du réseau social chinois pour avoir « violé [ses] règles communautaires » – TikTok refuse de préciser lesquels et ne communique pas sur la durée de la sanction – ses fans sont comme en déshéritage. Hélas, certains « bgnyas » (nom donné aux membres, pour la plupart adolescents, de sa communauté en ligne) se réfugient dans des « comptes fans » pour pleurer leur idole et la défendre. “Je me suis effondré”réagit l’une d’elles, sans toutefois désespérer de voir un jour celui qu’elle appelle “Ophé” revenez à la plateforme avec des vidéos verticales.
La perte de ses quelque 4,8 millions d’abonnés sur TikTok n’est cependant pas le seul problème auquel est actuellement confrontée la créatrice de contenu. Récemment, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) a saisi la justice à son encontre, comme l’a révélé Politique le 13 novembre. Et ce sur la base de l’article 40 du code de procédure pénale, qui permet à toute autorité, officier public ou fonctionnaire qui « prend connaissance d’un crime ou d’un délit » avertir le procureur de la République. Contacté, le parquet de Paris a confirmé Mondeayant reçu ce rapport, “qui fait l’objet d’une analyse” Tout de suite.
Derrière cette procédure, dont on ignore le déclencheur ni l’éventuelle infraction pénale concernée – la Miviludes refusant de faire tout commentaire – se cache le collectif Mineurs, Ethique et Réseaux (MEER). Constitué notamment de professionnels de l’éducation, ce groupe citoyen examine attentivement les relations qu’entretient Ophenya avec ses jeunes fans. Il communique depuis près d’un an avec différents acteurs, comme la Miviludes, sur les comportements jugés problématiques par l’influenceur, et se targue d’être à l’origine du rapport qui a conduit à la décision de TikTok.
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TikTok vit avec des mineurs
L’un des membres de ce collectif, employé dans la fonction publique territoriale, affirme également avoir également saisi la justice, toujours au titre de l’article 40 du code de procédure pénale. Avec son rapport, cette éducatrice, qui souhaite garder l’anonymat, dit avoir transmis de nombreux éléments qu’elle qualifie de “preuve” matérialisant la dangerosité de la créatrice de contenu envers son public (extraits vidéo, captures d’écran de messages envoyés par certains de ses fans en détresse psychologique, etc.).
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