LE chauffeurs de taxis agréés sont dans colère. Ils s’indignent de l’avenir convention qui les reliera au Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), ce qui pourrait entraîner une perte de 40% du chiffre d’affaires des taxis agréés. UN manifestation aura lieu ce jeudi 21 novembre à Beauvais et Senlisavant une manifestation nationale à Paris en décembre.
La peur de perdre 40% de leur chiffre d’affaires
« La France sacrifie les taxis pour rembourser sa dette », tel est le leitmotiv de la manifestation à venir. Des négociations sont en cours avec la CNAM pour établir l’accord qui fixera les tarifs des taxis agréés. Les chauffeurs de taxi agréés espèrent peser sur ses négociations.
« D’habitude, la CNAM négocie les prix à hauteur de 1 ou 2 %, mais on parle ici d’une baisse du chiffre d’affaires de près de 40 % avec cet accord de 2025. On se dirigerait vers la faillite des taxis, cela entraînerait des licenciements», estime Elodie Gruet du Syndicat municipal des artisans des taxis de l’Oise (SATC).
“C’est de la violence économique”
Elle est elle-même gérante d’une entreprise de transport, avec trois taxis agréés. « Nous ne nous y attendions pas. C’est de la violence économique. On a l’impression que c’est à nous de payer la dette de la France. Nous sommes sûrs qu’ils pourraient trouver l’argent ailleurs.
Les chauffeurs de taxi sous contrat pointent plusieurs points problématiques dans ce nouvel accord :
- des programmes de soins et de soutien insuffisants, ne couvrant pas les coûts réels des services
- retours à vide pour les trajets de moins de 100 km, non pris en compte financièrement, mettant en péril l’équilibre économique des courtes distances, indispensables aux taxis agréés
- la disparition de la promotion des trajets courts : les trajets de moins de 100 km, qui représentent une part importante de l’activité des taxis, ne sont plus correctement rémunérés
- Modification des règles tarifaires de nuit : perte de 50 % de la majoration tarifaire pour les trajets de nuit, une mesure jugée non conforme aux règles en vigueur
- Disparition de l’indemnisation de l’heure d’attente et de la marche lente, pourtant indispensables pour couvrir les frais liés à ces délais.
« Les taxis conventionnés, un maillon essentiel de la chaîne de soins »
Avec ces « mesures drastiques », la SATC de l’Oise déplore que les taxis agréés ne soient pas perçus comme « un maillon essentiel de la chaîne de soins ». « L’enjeu local est important », insiste Elodie Gruet de la SATC 60. Dans nos territoires parfois isolés, les taxis agréés sont vitaux pour les patients souffrant de maladies de longue durée. Sans nous, ils n’auraient pas accès aux hôpitaux. Car contrairement aux ambulances, nous sommes disponibles 24h/24 et 7j/7.
Pour préparer la mobilisation, les artisans taxis agréés se sont réunis ce dimanche 17 novembre à Nogent-sur-Oise. Ils ont reçu le soutien du député Philippe Magnier (RN) et de deux avocats (Me Anthony Alexandre et Me Mégane Dedinger). Une centaine de professionnels étaient présents à cette réunion. Tous réclament une révision en profondeur de cette convention.
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