Depuis ce mardi 19 novembre au matin, un Toulousain de 39 ans est jugé devant la cour d’assises de l’Aude pour répondre d’infractions pénales survenues sur la période du 1er octobre 2017 au 3 octobre 2018, à Carcassonne. Le verdict dans cette deuxième affaire de la session d’automne est attendu dans la journée du mercredi 20 novembre.
Alors qu’il aurait dû comparaître librement, après avoir été placé sous contrôle judiciaire en mars 2019 après plus de six mois de détention provisoire, c’est finalement sous escorte de gardiens de prison qu’Hervé Massat est arrivé devant le tribunal. Assises de l’Aude, ce mardi 19 novembre. Pour mémoire, il a été placé sous mandat d’arrêt, vendredi 15 novembre, pour non-respect de ses obligations.
Agé de 39 ans, ce Toulousain est poursuivi pour des faits de viols et violences habituelles par conjoint dont la prévention s’étend du 1est D’octobre 2017 au 3 octobre 2018, à Carcassonne. Dans le box, l’accusé apparaît confiant. Il affirme n’avoir rien à cacher et conteste les faits dans leur intégralité. Avec ce petit sourire sarcastique. Il nie les viols et explique que les violences qu’il a pu commettre sur sa compagne avaient pour but de la calmer car elle était souvent en crise. Dans la nuit du 2 au 3 octobre 2018, vers 4h30 du matin, c’est pourtant nu, rue René-Cassin, à Grazailles, caché sous une couverture entre deux voitures, que les policiers de Carcassonne sont allés retrouver la jeune femme. à partir de 19 ans. Elle est prostrée, sanglotante et présente des contusions sur les bras, les jambes et le visage.
Je ne l’aimais pas et il était bizarre, mais je l’ai laissé s’installer
Interrogée à l’hôpital, elle a alors indiqué avoir été frappée à plusieurs reprises par son compagnon avant d’être violée. Mais la plaignante a fini par revenir sur ces déclarations par la suite, affirmant qu’elle n’avait pas été maltraitée cette nuit-là, mais que son compagnon l’avait régulièrement forcée à avoir des relations sexuelles avec pénétration anale, à partir du mois de novembre 2017. Le début d’une relation aussi marqué par des violences physiques et psychologiques. « Inconsciemment, j’ai laissé faire. Pour lui, nous étions en couple… Je ne l’aimais pas et il était bizarre, mais je l’ai laissé s’installer »a témoigné le plaignant. « Petit à petit, il m’a montré qui il était vraiment. Il est manipulateur, menteur, très pervers et violent. Même si je lui ai dit non, il l’a quand même fait ! Parfois, j’avais l’impression que j’étais une prostituée. Il s’est imposé dans ma vie parce que j’avais peur de lui et j’ai toujours peur de lui. Il m’a détruit physiquement et moralement. Je ne l’étais plus. libre de faire ce que je voulais… » Aujourd’hui, cette jeune femme de 25 ans encore fragile se sent extrêmement coupable. D’autant que son fils a été placé en septembre 2018 en raison de ses déficiences maternelles, et du climat de danger régnant au foyer.
Dans le mois où je suis resté avec lui, il y a eu quinze jours d’épreuve !
Lors de l’enquête du président Eric Emmanuelidis, nous avons découvert que l’accusé avait adopté le même comportement contrôlant avec ses précédents partenaires, mais aussi avec ceux qu’il a eu après les événements. Il est aujourd’hui père de cinq enfants qu’il n’a jamais voulu reconnaître. “Dès le moment où je l’ai ramené à la maison, il n’a plus voulu partir”explique l’un des ex de l’accusé. « Il était assez agressif dans nos relations, il essayait de m’étrangler. Ce type est un grand psychopathe. Dans le mois où je suis resté avec lui, il y a eu quinze jours d’épreuve ! Avec moi, il a essayé d’avoir une sorte d’autorité, mais comme j’ai du caractère… »
Il y a aussi cette autre femme, avec qui l’accusé a eu une fille : «C’était un désastre. Très vite je suis tombée enceinte, puis ça s’est très mal passé. Il ne travaillait pas et me demandait souvent de l’argent pour acheter son herbe. Il m’a fallu beaucoup de temps pour réaliser qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas chez lui. Ce qui ne va pas chez l’accusé, l’expert psychiatre Pierre Despla l’a défini comme “un trouble de l’humeur qui lui est propre, aggravé par sa consommation de substances toxiques (alcool, cocaïne et cannabis)… Ce qui me frappe chez lui, c’est son instabilité familiale. Vers l’âge de 7 ou 8 ans, il y a une première rupture avec un placement en famille d’accueil. Il sera ensuite récupéré par son père, décédé en 2015, alors qu’il avait 9 ans, car sa mère, bipolaire, est hospitalisée en psychiatrie. L’expert parle alors d’une adolescence où l’accusé a commencé « abandonner l’école en adoptant des problèmes de comportement. Il aura alors une vie affective assez instable. Il se sent victimisé par les autres… Puis il adopte un mode de vie marginal ».
Le verdict dans cette affaire est attendu dans la journée du mercredi 20 novembre. L’accusé encourt vingt ans de réclusion criminelle.
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