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La santé mentale au Canada serait « trois fois plus précaire » qu’avant la pandémie

(Toronto) Un nouveau rapport indique que la santé mentale au Canada est trois fois plus précaire qu’avant la pandémie de COVID-19 et que l’accès aux soins varie considérablement entre les provinces et les territoires.


Publié hier à 18h39

Nicole Irlande

La Presse Canadienne

Le rapport souligne également que le Québec « dispose d’une stratégie solide en santé mentale accompagnée de dépenses considérables ».

L’Association canadienne pour la santé mentale affirme que 2,5 millions de personnes au Canada déclarent ne pas pouvoir obtenir les soins dont elles ont besoin. Le rapport indique également que 57 % des jeunes âgés de 18 à 24 ans qui présentent des signes précoces de maladie mentale déclarent ne pas avoir les moyens de se faire soigner.

Sarah Kennell, directrice des politiques publiques de l’association, affirme que l’une des causes profondes du problème est que la santé mentale ne fait pas partie du système de santé universel du Canada.

Même si les soins hospitaliers et les psychiatres sont payés par le gouvernement, les Canadiens doivent payer de leur poche, ou par l’intermédiaire d’une assurance, la plupart des consultations communautaires en matière de santé mentale et de toxicomanie, explique Mme.moi Chenil.

Le rapport demande au gouvernement fédéral, aux provinces et aux territoires de consacrer 12 % de leur budget total de santé à la santé mentale, comparativement à la moyenne actuelle de 6,3 % à l’échelle du pays. Cette part est de 15% en , 11% en Allemagne et 9% au Royaume-Uni et en Suède, selon l’association.

La santé mentale est actuellement « isolée » du système de santé universel du pays, a déclaré Mme.moi Kennell, et le gouvernement fédéral doit soit modifier la Loi canadienne sur la santéou créer une « législation parallèle » pour rendre les soins de santé mentale accessibles à tous.

« Notre système [de santé mentale] est un système payant dans lequel des services tels que la psychothérapie, le traitement de la toxicomanie [et] le traitement des troubles de l’alimentation ne relève pas de notre système de santé publique universel », a-t-elle souligné en entrevue.

Des soins payés… et chers

De nombreuses personnes qui n’ont pas d’assurance privée ne peuvent tout simplement pas se permettre ces soins, Mme.moi Kennell, qui ajoute que la hausse actuelle du coût de la vie aggrave encore la situation.

Les groupes à faible revenu signalent des niveaux d’anxiété plus élevés que les personnes à revenus plus élevés, Mme.moi Chenil. « Les gens doivent choisir entre payer un loyer ou suivre une thérapie, mettre de la nourriture sur la table ou suivre un traitement contre la toxicomanie. Ce sont des choix que, selon nous, personne ne devrait avoir à faire au Canada. »

Le rapport souligne également que le Québec « se démarque par son faible coût de la vie et ses politiques sociales progressistes ». Selon l’association, le Québec « affiche de meilleurs résultats pour plusieurs indicateurs de santé mentale de la population et des taux de pauvreté et de besoins impérieux en logement plus faibles ».

Le rapport note toutefois des exceptions, « notamment des taux plus élevés de suicide et d’automutilations, en particulier dans les communautés autochtones du Nord, où les taux de suicide sont extrêmement élevés et les conditions de logement sont souvent inadéquates ».

L’association indique également que la croissance « inquiétante » du secteur privé de la santé au Québec « compromet l’accès aux soins et incite de plus en plus de travailleurs en santé mentale, en toxicomanie et en toxicomanie vers des postes mieux rémunérés dans le secteur privé.

« Cela s’applique également aux médecins de famille, dont la pénurie est plus prononcée ici que partout ailleurs au Canada », peut-on lire dans le rapport « L’état de la santé mentale au Canada 2024 ».

Ce rapport est la première édition publiée par l’Association canadienne pour la santé mentale. Il servira de référence pour mesurer les progrès dans les futurs rapports publiés tous les deux ans, a déclaré M.moi Chenil.

L’association a utilisé les données de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de Statistique Canada, ainsi que des mesures qualitatives, notamment des entrevues avec des personnes ayant connu des problèmes de santé mentale au pays.

 
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