l’essentiel
Lundi 11 novembre, Jefferson-Lee Joseph, joueur perpignanais du Top 14, s’est rendu à Duras, le village lot-et-garonnais où il a grandi, pour remettre sa médaille d’or olympique de rugby à sept. Entretien avec l’ancien ailier du SU Agen.
Le 28 juillet, l’équipe de France à 7 a battu les Fidji, doubles tenants du titre, en finale des Jeux Olympiques de Paris sur le score de 28-7. Jefferson-Lee Joseph, Lot-et-Garonnais de cette équipe, a marqué le premier essai des Français, celui de la révolte, dans un Stade de France en fondant. Quatre mois après ce sacre olympique, le joueur de 22 ans est revenu à Duras, le village où il a grandi et commencé le rugby, pour remettre sa médaille d’or aux habitants. Entre deux autographes et selfies avec admirateurs, l’ancien joueur du SU Agen, qui évolue désormais à Perpignan en Top 14, nous a accordé une interview pour parler de la vie de champion olympique.
Qu’est-ce que ça fait de retrouver le village de son enfance, à Duras ?
C’était naturel pour moi de revenir à Duras. Cela faisait longtemps que je n’étais pas revenu dans le Lot-et-Garonne, car j’ai rapidement accédé au Top 14 après les Jeux Olympiques. Trouver le temps de rentrer à la maison n’a pas été facile. En plus, c’est aujourd’hui le 11 novembre, une date importante pour tous les Français, et je suis heureux de la vivre ici.
Avec le recul, êtes-vous toujours impressionné par l’engouement autour des Jeux olympiques ?
Cela me surprend toujours. Voir la joie des enfants et toutes les émotions que nous avons pu transmettre lors de ces JO est incroyable. Et on a encore du mal à s’en rendre compte. Les gens m’ont dit qu’ils avaient pleuré quand j’avais marqué en finale contre les Fidji. C’est toujours beaucoup d’émotions.
“Je parle aux gens qui disent avoir pleuré quand j’ai marqué en finale contre les Fidji”
Quel a été le moment le plus mémorable de votre aventure olympique ?
Certainement la montée sur le podium et le moment où j’ai reçu la médaille d’or. Les Jeux Olympiques, c’est incroyable à vivre : entrer dans le village olympique, jouer dans un Stade de France plein, recevoir le charme, mon essai en finale… Il y a tellement de petits moments qui composent un incroyable et qui nous font entrer dans l’histoire.
Qu’est-ce que l’arrivée d’Antoine Dupont a changé en équipe de France à 7 ?
En termes de médiatisation, cela fait exploser la popularité du rugby à sept. Mais cela a aussi eu un impact sur les arbitres et nos adversaires. Dans le groupe, cela a créé une véritable émulation et une envie de dépassement chez chacun de nous.
Après les JO, vous êtes rapidement revenu à Perpignan…
Oui, tout s’est passé très vite. J’ai vite joué avec Perpignan, avec une première feuille de match à Bayonne. Ensuite, j’ai eu la chance de disputer plusieurs matches, notamment au stade Aimé-Giral, où j’ai découvert l’incroyable ferveur des supporters de l’USAP. C’est fabuleux. Je suis très heureux d’avoir pu enchaîner les matches en ce début de saison, même si j’ai eu quelques pépins physiques ces dernières semaines. Mais je serai prêt pour le reste de la saison. L’entraîneur et le staff travaillent pour que je récupère rapidement.
« J’avais pour objectif de passer rapidement au XV après Paris 2024, donc l’USAP était déjà dans un coin de ma tête »
Vous êtes retourné aux Antilles pour présenter vos respects sur la tombe de votre père, Jeff Joseph…
C’était important pour moi de retourner sur l’île de la Dominique. J’ai la double nationalité française et dominicaine. Il y a maintenant deux médailles d’or là-bas : celle de Thea LaFond au triple saut et la mienne. C’est historique. Une partie de ma médaille est dédiée à la Dominique. Il ne faut jamais oublier d’où l’on vient, c’est ce qui compte le plus.
Avez-vous réussi à descendre de votre cloud Paris 2024 ?
J’avais pour objectif de passer rapidement au XV après Paris 2024, donc Perpignan était déjà dans un coin de ma tête. J’ai dû faire mes preuves à l’entraînement et trouver mes marques. Mais honnêtement, nous ne descendons jamais complètement de ce nuage, car nous en entendons parler tous les jours. Être champion olympique change votre vie pour toujours. Je peux vous l’assurer.
Concrètement, qu’est-ce que cela a changé pour vous ?
Cela a changé l’apparence des gens, en particulier des jeunes. J’étais un jour à leur place, avec des idoles. Et aujourd’hui, me dire que c’est à mon tour d’être l’idole de quelqu’un, c’est une sensation incroyable.
Quels sont vos objectifs pour les mois et années à venir ?
Mon objectif est de disputer le plus de matches possible en Top 14, et bien sûr de marquer, car c’est ce qu’on attend de mon poste d’ailier. Le XV de France reste dans un coin de ma tête, mais je préfère ne pas trop en parler pour le moment. J’ai encore quelques ajustements à faire au rugby, mais je sais que j’y arriverai.
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