«En matière de lutte contre le trafic de drogue, nous n’abandonnerons pas ! » Le procureur de la République de Dax peut en profiter. Une semaine après que le gouvernement a annoncé un plan pour lutter contre ce trafic mortel de drogue, Benoît Fontaine a trouvé de quoi plaire au ministère de la Justice.
Présentés dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate devant les juges du tribunal judiciaire de Dax, ce lundi 18 novembre 2024, quatre trafiquants de drogue ont été condamnés à des peines de prison ferme et écroués dès le délibéré rendu. La durée de cette incarcération sera de quatre ans pour Jérôme Olivier, déjà connu de la justice et condamné en 2017 pour sa participation au trafic de stupéfiants dans les Landes.
Egalement récidiviste, Pierre Libat écope également de quatre ans de prison. Des peines mixtes ont été prononcées contre Wilfried Mignon, trois ans de prison et six mois avec sursis soumis à vingt-quatre mois de mise à l’épreuve, et Théo Bougreau, avec deux ans de prison et six mois de prison. suspension probatoire de deux ans. Complice des activités criminelles de son compagnon, une femme de 35 ans a été condamnée à dix-huit mois de prison avec sursis.
« Deux trafics »
« Dossier très dense » pour Aurore Chauprade, la juge chargée de diriger les débats a rappelé que cette comparution immédiate avait été rendue possible parce que les prévenus « reconnaissaient l’essentiel des faits à l’issue des investigations ». Achevée par l’organisation et l’interpellation des prévenus à leurs domiciles de Saint-Geours-de-Maremne, Saint-Vincent-de-Tyrosse et Bénesse-Maremne, mardi 12 novembre, l’enquête des gendarmes de la brigade de police Recherches de Dax avait commencé début août.
“Avec cette opération, les gendarmes ont interrompu deux opérations de trafic”, a souligné l’un des avocats des prévenus, Me.e Marc-Olivier Chort, dans sa plaidoirie. Les débats ont permis d’établir que certains des prévenus ne s’étaient jamais vus auparavant et disposaient même de sources d’approvisionnement distinctes. Sans que ces fournisseurs puissent être identifiés, les quantités de produits vendues en quelques mois dans le sud des Landes concernent, pour les quatre prévenus, un minimum de 9 kilos de cocaïne, une quarantaine de kilos d’herbe et une dizaine de kilos de résine de cannabis. .
Les quantités de produits vendues en quelques mois dans le sud des Landes concernent, pour les quatre prévenus, un minimum de 9 kilos de cocaïne, une quarantaine de kilos d’herbe et une dizaine de kilos de résine de cannabis.
« Des centaines de milliers de doses de médicaments ont été vendues. Ce ne sont pas des indépendants mais des acteurs locaux qui ont bénéficié d’un trafic important, approvisionné, organisé, avec une clientèle qui savait où aller », a souligné Benoît Fontaine.
Lucratif?
Dans ses réquisitions, le procureur a mis l’accent sur le caractère lucratif des produits vendus, par exemple les 39 000 euros déposés sur les deux comptes d’un des dealers. « Ils n’ont plus peur de mettre de l’argent en espèces, par petites sommes, sur leurs comptes. Vendre de la drogue est pour eux comme un travail. Ils ont fait un choix professionnel en se lançant dans le trafic de drogue. »
Au-delà des dix ans de prison encourus, l’activité présenterait cependant d’autres inconvénients, comme l’a reconnu Pierre Libat lors de l’audience. Si son véhicule a été endommagé, avec « un pare-brise arrière cassé », c’est à cause de la drogue qu’il vendait. Jérôme Olivier s’est également confié aux juges, tout en respectant la loi du silence habituelle dans le secteur. “Nous avons toujours quelqu’un au-dessus de nous!” » Endetté « depuis (sa) première affaire » avec un fournisseur, des gens l’auraient contraint à reprendre, en début d’année, le trafic dans le canton du Marensin : « On m’a envoyé une photo de mon fils à sa sortie de l’école , j’ai été tabassé, on m’a obligé à fermer mon entreprise pour pouvoir être disponible 24 heures sur 24 pour le trafic. »
Ce dernier a également reconnu avoir trouvé en Wilfried Mignon la bonne personne pour lui vendre de la cocaïne depuis son logement tyrolien. Agé de 36 ans, il présente un profil très différent des autres prévenus, selon son avocat. Formulairee Élise Rocher, “c’est le seul à ne pas tirer de profit financier de ce trafic, il y est tombé par addiction.” Calculs effectués, elle plaide qu’avec une consommation quotidienne de 5 grammes de cocaïne, acquise pour 40 euros, “la revente lui a permis de couvrir sa toxicomanie”.
Pour que le tribunal impose une obligation de soins à son client, l’avocate a souligné l’un des défis des mois à venir dans tout procès lié à la drogue : « On peut montrer l’efficacité et la rapidité d’une juridiction pour juger n’importe quel trafiquant. Ou bien vous souhaiterez prendre en compte le principe de personnalisation de la phrase. »
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