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des bénéfices pour la et l’Europe dont on parle rarement

Alors que les agriculteurs français s’élèvent contre l’accord UE-Mercosur, s’il était signé, la et l’Europe gagneraient sur plusieurs points.

« Un défi économique majeur et une opportunité unique. » C’est par ces mots que le journaliste Patrick Cohen a lancé lundi soir sur le plateau de C à toi son éditorial pro-Mercosur. Alors que la France s’oppose fermement à l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, à savoir le Marché commun du Sud qui regroupe l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay, de nombreux pays européens souhaitent voir cette signature aboutir. Et pour cause, le Mercosur est « la cinquième zone économique au monde en taille économique hors UE », souligne Jean-Luc Demarty, ancien directeur général du commerce extérieur pour l’Europe, chez Atlantico, tandis que Patrick Cohen a insisté lundi sur le fait que ce marché, qui représente encore « 270 millions de consommateurs »est aujourd’hui « très protégé ». Attendez-vous à 20 à 35 % de droits de douane sur les produits manufacturés.

En signant le premier – la Chine notamment étant également très intéressée par ce marché – un accord avec le Mercosur, les Européens verraient leur les droits de douane soient considérablement réduitset donc leurs produits rendus plus accessibles aux consommateurs du Mercosur. Cela permettrait aux Européens de «regagner rapidement des parts de marché à la Chine qui continueront à payer des droits de douane élevés», souligne Jean-Luc Demarty, rappelant que l’Empire du Milieu n’a cessé de grignoter la part de marché des Européens ces vingt dernières années, passant de 35 à 18 %.

Économies sur les droits de douane et sécurisation de certaines importations

L’ancien directeur général du commerce extérieur en Europe avance le chiffre de “quatre milliards d’euros de droits de douane” en moins pour les entreprises européennes et souligne que la France pourrait grandement bénéficier de cet accord puisqu’elle est « l’une des rares régions au monde où [elle] a un excédent commercial important [elle exporte plus qu’elle n’importe ndlr.]de l’ordre de 4,5 milliards d’euros en biens et services ». L’automobile, la pharmacie, la chimie et toutes les activités de services, secteur dans lequel la France est effectivement leader, bénéficieraient de cet accord du côté des exportations européennes. Les vins et fromages français ne seraient pas en reste : moins de taxes, mais aussi moins d’impôts. un accord sur les origines protégées qui interdirait les faux camemberts et autres faux champagnes. Sur les 350 AOP évoquées dans ce chapitre, 60 sont françaises, avons-nous détaillé lundi sur France 5.

La signature de l’accord UE-Mercosur permettrait également aux Européens de sécuriser leurs importations de deux types de produits incontournables aujourd’hui : farine de sojautilisé pour l’alimentation animale, et métaux rares dont il est désormais difficile de se passer en électronique et en numérique.

Alors que les agriculteurs français craignent l’ouverture du marché européen aux viande sud-américain, l’accord précise une quantité minimale : 99 000 tonnes de viande bovine par an, soit la moitié de ce qui est actuellement importé du Mercosur. Certains parlent d’un steak par an et par Européen. Qu’il s’agisse de bœuf, de porc ou de poulet, ces différentes quantités de viande pourraient en effet même ne pas pouvoir être livrées puisque le traité prévoit qu’il n’y a ni hormones ni antibiotiques dans la viande. La qualité doit donc être au rendez-vous.

« Par ailleurs, nous ne devons pas négliger le dimension géopolitique de cet accord dans un monde fracturé qui s’annonce pour longtemps », souligne Jean-Luc Demarty, qui souligne qu’« à côté de l’ALE, il y a aussi un accord d’association politique négocié en parallèle ».

 
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