Christina N., la mère de Santiago, un bébé très prématuré retiré de la maternité d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), n’était pas présente à l’audience devant la chambre de l’instruction ce mardi matin. Et pour cause : elle a été admise le 9 novembre dans un établissement psychiatrique d’Ile-de-France, pour se sevrer du cannabis, comme elle s’était engagée à le faire lors de son placement sous contrôle judiciaire. « Elle voulait venir, mais les médecins ont refusé de la laisser sortir. Elle n’était dans aucun état”, murmuraient ce mardi matin les parents de la jeune maman de 25 ans, qui s’est déplacée devant la cour d’appel de Paris.
Au terme d’une audience à huis clos, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a finalement ratifié ce mardi en fin de matinée l’ordonnance du 7 novembre du juge des libertés et de la détention (JLD) du tribunal judiciaire de Bobigny ( Seine-Saint-Denis), a appris Le Parisien de sources concordantes. « Toutefois, certaines obligations ont été modifiées », indique une Source judiciaire.
Le JLD avait refusé de placer Christina M. en détention provisoire, contre l’avis du juge d’instruction et du parquet, qui ont immédiatement fait appel de cette décision. « J’ai pris connaissance de la décision de la cour d’appel, qui ne voulait pas envoyer la police chercher une mère dans un hôpital. Christina, pour moi, n’est coupable que d’une chose : avoir trop aimé son fils”, a réagi l’avocat de la jeune femme, Me Romuald Sayagh, contacté par nos soins.
Santiago, né deux mois prématurément, a été retiré de sa couveuse par ses parents le 21 octobre. Christina N. et Kevin D. craignaient le placement de l’enfant, en raison de la dépendance de la mère au cannabis. Le couple avait fui avec leur bébé de 17 jours qui, selon ses médecins, avait besoin de soins constants. Une alerte enlèvement a été immédiatement émise par la justice. Après quatre jours de vol intense à travers la Belgique et les Pays-Bas, ils ont été arrêtés le 25 octobre dans une chambre d’hôtel à Amsterdam et placés en détention.
Seule la mère du bébé avait accepté la procédure simplifiée de remise aux autorités françaises. Présentée le 7 novembre, après son arrivée en France, à un juge d’instruction français, elle a été mise en examen pour enlèvement de mineur de moins de 15 ans en bande organisée et privation de soins par son ascendant. Le père est toujours incarcéré aux Pays-Bas. Sa demande d’extradition sera examinée dans les prochains mois par la Chambre d’assistance judiciaire internationale (IRK) du tribunal d’Amsterdam. Quant à Santiago, il a été rapatrié le 31 octobre. Il est depuis placé dans un lieu tenu secret. Son état de santé n’est pas inquiétant.
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