Il s’agit d’une édition « spéciale » réalisée suite au grand désordre politique qu’a traversé la France ces derniers mois. Habitué d’un baromètre annuel de l’attractivité de la France, le puissant cabinet d’audit financier EY a décidé d’en réaliser un deuxième en novembre prochain. L’objectif ? Évaluer les conséquences de cette parenthèse politique instable sur l’attractivité de la France. Nous n’allons pas vous gâcher toute l’étude, mais force est de constater que la dissolution de l’Assemblée nationale n’a clairement pas convaincu les investisseurs de venir chez nous. Choisissez la France… Ou pas.
Le nom EY ne vous dit peut-être rien. Anciennement appelé Ernst & Young and Associates, ce cabinet est pourtant l’un des plus puissants au monde. Avec ses près de 400 000 salariés, EY a réalisé un chiffre d’affaires de près de 50 milliards de dollars en 2023, malgré les scandales qui le ternissent régulièrement. Inutile de dire qu’ils s’y connaissent un peu en affaires. Et selon eux, l’instabilité politique survenue après la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron a sérieusement mis à mal notre attractivité. Parmi les 200 dirigeants interrogés, la moitié estime que l’attractivité de notre pays s’est dégradée depuis juin. La même proportion aurait réduit ses projets d’investissement, même si « aucune entreprise étrangère n’a (pour l’instant) annulé ses investissements en France ».
Au-delà de la seule dissolution de l’Assemblée, ce sont surtout les incertitudes législatives et réglementaires qui ont effrayé les investisseurs, notamment dans l’établissement d’un business plan à long terme. Le ralentissement des réformes, notamment en matière de simplification administrative, a également eu son impact. A noter cependant que seuls 16% des managers interrogés mentionnent le « risque de troubles sociaux » comme un frein à leur développement.
Un vol vers la Grande-Bretagne ?
Les dirigeants interrogés « comptent toujours sur la France », selon EY, mais préfèrent se concentrer sur l’innovation et les services plutôt que sur l’implantation de sièges sociaux ou d’usines. Mais quand ? Plus de 80 % des chefs d’entreprise interrogés déclarent avoir reporté leurs décisions d’investissement à 2025, voire plus tard.
La championne européenne des investissements étrangers pourrait toutefois perdre son titre au profit de la Grande-Bretagne. Malgré le Brexit, le royaume britannique semble désormais avoir les faveurs des dirigeants.
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