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La première place de la en Europe menacée

Des nuages ​​noirs s’amoncellent au-dessus de la . Après l’euphorie des Jeux Olympiques, les entreprises et les ménages sont entrés dans une zone de fortes turbulences. La nomination d’un nouveau gouvernement en septembre a rassuré les milieux économiques après plusieurs mois de brouillard politique. Mais la confusion budgétaire au Parlement suscite de vives inquiétudes. Résultat, la moitié des dirigeants d’entreprises à capitaux étrangers, interrogés par le dernier baromètre EY, estiment que l’attractivité de la France s’est dégradée au cours des six derniers mois. A A l’inverse, 49% jugent que l’image de la France s’est améliorée.

« L’ampleur de la réaction des dirigeants n’est pas une surprise, à la lumière de ce qui s’est passé après le référendum sur le Brexit. », nuance Marc Lhermitte, responsable mondial du conseil sur les activités liées à la compétitivité et à l’attractivité.

« Attitude attentiste » et « incertitude »

« L’incertitude entraîne une approche attentiste des décisions d’investissement. Les nouvelles règles du jeu en matière de fiscalité, voici le premier sujet de préoccupation. Il est encore difficile de mesurer l’impact réel de cette incertitude sur les investissements étrangers en 2024 et 2025. Les entreprises prétendent qu’il y aura un effet de dissolution, mais on ne sait pas encore comment le mesurer et on peut encore s’en contenter », ajoute-t-il.

Fer de lance de la politique économique d’Emmanuel Macron, l’attractivité de la France est en déclin depuis la dissolution surprise de l’Assemblée en juin dernier. Promettre « un moment de clarification », la rhétorique du chef de l’Etat remise en question dans les milieux financiers durant l’été.

Résultat, 49% des entreprises ont revu à la baisse leurs projets d’investissement en France après la dissolution en juin dernier. Aucun ne mentionne une annulation pure et simple. En revanche, 12% font état d’une diminution significative et 37% d’une légère diminution. Aujourd’hui, ” Difficile de savoir si la France conservera sa première place en termes d’attractivité en Europe », prévient Marc Lhermitte.

Investissements étrangers : la France reste championne européenne de l’attractivité économique

Préoccupations concernant l’instabilité

Interrogés sur les facteurs qui pourraient expliquer cette dégradation, les entrepreneurs (61%) citent en premier lieu l’incertitude politique née de la dissolution de l’Assemblée nationale. La scission du palais Bourbon en trois blocs n’a pas permis de se créer une majorité confortable durant l’été. Et les divisions internes au sein de la coalition gouvernementale (socle commun) contribuent à cette incertitude. Deuxième facteur évoqué par les dirigeants : la fiscalité des entreprises.

Après plusieurs années de baisse continue des prélèvements sur le capital, les chefs d’entreprise s’interrogent sur l’orientation fiscale de la France. Coincé dans une crise budgétaire, le gouvernement Barnier a annoncé environ 20 milliards d’euros de hausses d’impôts sur 60 milliards d’euros d’efforts. Mais de nombreuses interrogations demeurent sur les entreprises ciblées par la contribution exceptionnelle et sur l’avenir du crédit d’impôt recherche notamment. Dernière raison évoquée par les chefs d’entreprise (37%), la dégradation des finances publiques contribue également à ce repli.

Le déficit français atteint 6,1% en 2024

PME et industrie en première ligne

En termes de catégories, les petites et moyennes entreprises (PME) sont les plus inquiètes en proportion (55%). Arrivant juste derrière les dirigeants des grandes entreprises (50%). Enfin, les entreprises de taille intermédiaire semblent plus confiantes quant à la capacité de la France à attirer les investisseurs étrangers (42 %). Par secteur, ce sont les industriels qui expriment le plus de craintes (53%). Frappé de plein fouet par la flambée des prix de l’énergie et les difficultés d’approvisionnement, le « Made in France » est toujours à la peine depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine et l’onde de choc de la pandémie. Plusieurs grands groupes industriels français comme Michelin ont annoncé des réductions sévères de leurs effectifs. Signe d’un malaise croissant, les faillites d’entreprises enregistrées par la Banque de France ont atteint un pic en septembre dernier (64 000). Face à un possible mur de faillites, le gouvernement Barnier risque une nouvelle fois de faire face à une montée de la colère sociale.

Le triste record des faillites d’entreprises est atteint

Méthode : les perceptions et attentes des décideurs internationaux ont été recueillies grâce à une enquête en ligne auprès de 200 décideurs internationaux du 3 au 21 octobre 2024.

 
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