retour à l’année zéro avec Yakin

Déconstruction d’un mythe : Murat Yakin n’est pas un génie. Humain, trop humain, il promène son sourire et son égo à travers les stades visités par l’équipe de Suisse, tel un héros qui anticipe un destin possible, mais dans ces tours, un tour de passe-passe.

À la lumière de ce qui a précédé et suivi les joies furtives de l’Euro – les deux automnes désastreux de 2023 et 2024 – il faut observer la séquence avec lucidité : les incendies l’été dernier, oui, mais de la paille ; des promesses de cohésion autour du coach, d’accord, mais plus rien après.

Le parcours extraordinaire de la Suisse à l’Euro 2024 est sans doute le coup d’éclat de Yakin, toujours avec l’idée de briller par ses inventions (Duah, Aebischer, entre autres). Fragilité de la méthode, même lorsqu’elle fonctionne, lorsque le bonheur est plus illusion que construction, ou lorsqu’elle repose avant tout sur la qualité intrinsèque des acteurs qui ont mobilisé leur orgueil, malgré le climat de méfiance qui a précédé le grand rassemblement européen. Les internationaux ont aussi leur part, bien sûr, dans la relégation en Ligue B des Nations.

Mais c’est à Murat Yakin d’assurer toutes les conditions-cadres, au-delà des blessures, des départs ou des décisions arbitrales. Pourtant, depuis trois ans, l’équipe nationale ne sait plus sur quel pied danser, sur la durée, car à toute forme de stabilité, le sélectionneur oppose le plus souvent ses fulgurances.

Le 13 décembre, la Suisse sera tête de série du tirage au sort des groupes de qualification pour la Coupe du monde 2026 : c’est le seul point d’ancrage actuel. Un point de départ, pas une fin en soi.

Avec Murat Yakin : retour à l’année zéro.

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