Frédérique et Olivier Hespel viennent de réaliser un documentaire qui retrace les échanges entre deux générations : Quand nous aurions le même âge.
C’est au cœur du village des Estables que Frédérique et Olivier Hespel ont choisi de s’installer il y a six ans. Un vrai choix de vie pour ce couple parisien – peut-être plus encore : un engagement. Comme preuve Quand nous avions le même âgean intergenerational documentary already broadcast at the Grenette cinema in Yssingeaux, at Monastier-sur-Gazeille and at L’Échappée in Saint-Julien-Chapteuil last weekend.
Tourné durant l’été 2023 dans le cadre des Étés culturels de la Drac, ce documentaire de 50 minutes se déroule à l’Ehpad Les terrasses de la Gazeille, la base de loisirs L’île ô jeux de Monastier-sur-Gazeille. Elle met en scène dix enfants, âgés de 7 à 13 ans, et dix résidents âgés de 80 à 94 ans qui s’interrogent sur leur enfance, puis réfléchissent ensemble à l’enfance de demain. Les images montrent des souvenirs d’école, de la Seconde Guerre mondiale, du froid et de la neige, de l’arrivée de la télévision, du téléphone… Sans oublier les rêves de voitures volantes et les inquiétudes face au réchauffement climatique.
Une quête de sens
« Comment le passé habite-t-il le présent ? C’est une question qui nous anime et qui traverse tout notre travail », observe Olivier Hespel avant d’ajouter : « les enfants ont été interpellés par le quotidien des aînés : du coup, ils se rendent compte ! « . Né à Paris, formé à l’Institut National Supérieur des Arts du Spectacle (Insas) de Bruxelles, il travaille entre réalisation de films, prise de son pour des longs métrages de fiction et documentaires et enseignement du cinéma. Il a collaboré entre autres avec le cinéaste Costa-Gavras, la documentariste Claire Simon, le cinéaste Nicolas Philibert (le réalisateur de Être et avoir), l’écrivain, réalisateur Mehdi Charef, le réalisateur et producteur franco-algérien Rachid Bouchareb (Autochtones)… Olivier Hespel a remporté un César et un Magritte (Belgique). Il a notamment réalisé un long métrage documentaire Selou même un court métrage Mais où es-tu allée, Marguerite ?pour n’en citer que quelques-uns.“Quand on avait le même âge” un documentaire
Quand nous avions le même âgec’est sa femme, Frédérique, qui en a eu l’idée. Qu’est-ce qui l’excite le plus ? Les liens créés lors du tournage entre les générations. Comme la petite Nina, « adoptée » par Andréa, 95 ans, à qui elle est revenue rendre visite à l’Ehpad. « Suite au tournage, de nombreux enfants nous ont raconté avoir approché leurs grands-parents afin de les interroger à leur tour sur leur enfance, alors qu’ils n’en avaient jamais eu l’idée jusqu’à présent », remarque Frédérique Hespel. Puis, d’ajouter après un silence : « nous avons quitté Paris et les plateaux de tournage pour venir travailler ici, faire ce que nous avons envie de faire, comme nous avons envie de le faire, avec cette idée de transmettre notre passion et de prouver à les gens ici que c’est possible. Vous pouvez rêver d’être réalisateur ou écrivain, vous pouvez faire ces métiers dans ce domaine.Pouvoir échanger entre générations permet un regard différent sur ceux qui vous entourent
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Ils sont tombés sous le charme des Estables, qui auraient très bien pu se limiter à quelques jours de vacances en hiver. Enfant, Frédérique Hespel skiait sur les pistes du Mézenc, elle qui a grandi en Touraine, a vécu au Bénin, à Paris et à Bruxelles. Lorsqu’ils tombent sur une petite annonce de maison à vendre, l’idée de changer de vie surgit sur un coup de tête ; c’était tout ce qu’il fallait pour quitter Paris en trois mois. « C’était une évidence de vivre ici », disent-ils ensemble. “Bien sûr, on se coupe des réunions, des événements, des soirées parisiennes, on est loin de tout ça… Mais on a l’impression qu’on fait des choses qui ont bien plus de sens.”
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« Quel film Quand nous avions le même âgeil ne s’agit pas seulement de faire un film, il s’agit aussi d’inciter les gens qui vont le voir à en parler en famille. Nous transmettons cette idée que la communication entre les générations qui semble aller de soi ne l’est pas si évident ! », remarque Olivier Hespel. Et Frédérique d’ajouter : « Marcelle, résidente, dit à un enfant qu’elle n’arrive pas à comprendre, car il y a eu un tel progrès entre son enfance et la sienne qu’il est incompréhensible pour l’enfant de comprendre ce qu’elle a vécu. Et je suis tout à fait d’accord.
Des ateliers d’écriture ont accompagné la projection à Saint-Julien-Chapteuil. Parce que Frédérique Hespel est écrivain. Réussi. A son actif, 12 romans dont 10 publiés dans le genre « feel good ». Nous citerons La vie est trop courte pour être triste, En route vers le bonheur ! ou le dernier, sorti en juillet, Retour aux Cévennes. Cette dernière retrace les aventures de trois femmes, Ilona, Cindy et Lucienne, qui tissent leur quotidien au rythme du village et de ses habitants pittoresques : le facteur grincheux, l’épouse du maire kleptomane, le couple de bouchers végétariens. , la centenaire au langage fleuri et tant d’autres… Et puis, il y a Lucas, Serge et Sabrina… Lors de ce séjour authentique et initiatique, les trois femmes panseront ensemble leurs blessures et s’ouvriront elles aussi à de nouveaux horizons. inattendu qu’inattendu. Frédérique Hespel a reçu le prix du scénario à Orléans et adapte actuellement un de ses romans au grand écran. La jeune femme a plus d’une corde à son arc. Elle se partage entre l’écriture de romans et de scénarios, la réalisation de films documentaires, le soutien aux auteurs et l’animation d’ateliers d’écriture.
Un couple engagé envers leur territoire
A 22 ans, elle rejoint la maison de production Agat films et cie où elle croise la route de réalisateurs (actrice, réalisatrice et scénariste Tonie Marshall (La beauté sous-douée de Vénus…) ou encore Jean-Jacques Zilbermann (Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents communistes, fautes d’orthographe…). « À leurs côtés, j’ai acquis les compétences de production, de réalisation, de casting et de mise en scène. » Elle côtoie ensuite des réalisateurs comme Pierre Jolivet (Ma petite entreprise) ou encore Pierre-François Martin-Laval, figure marquante de la troupe de Robin des Bois, enseignants… Elle accompagne les réalisateurs de l’Appel de Calais, dirigé par Pascale Ferran, qui réalisent des courts métrages documentaires pour dénoncer les conditions de vie des migrants dans « la jungle ». Aujourd’hui, Frédérique et Olivier travaillent avec l’ASE de Brioude pour réaliser un film de 30 minutes pour le Département sur l’atelier Hip-Hop proposé à dix jeunes placés en famille d’accueil. Le film sera projeté à la Halle aux grains de Brioude. Le couple réalise également un film sur des jeunes de 14 à 18 ans de l’IME de La Chaise-Dieu qui participent à un atelier de collecte. “C’est l’humain qui nous intéresse.”
Nathalie Courtial
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